Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Marie a dit

        "Je ne vous promets pas d'être heureuse dans ce monde mais dans l'autre »

(à Sainte Bernadette, le 18 février 1858).

Texte Libre

dewplayer:c:user\SALIANA\Pictures\cloches_complet.mp3&

23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 16:06

SÉMINAIRE SUR L'ENGAGEMENT ET LA CONTRIBUTION
DES LAÏCS D'ACTION CATHOLIQUE

MESSAGE DU CARD. TARCISIO BERTONE,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT

 

Excellences,
chers frères et sœurs !

C’est avec joie que je vous envoie mon salut cordial, accompagné de mes meilleurs vœux pour le succès de ce séminaire sur l’engagement et la contribution des laïcs d’Action catholique à l’édification d’un monde meilleur. De façon très opportune, précisément à la veille de la béatification du serviteur de Dieu Giuseppe Toniolo, vous vous êtes donnés rendez-vous pour ce moment de réflexion à la lumière de son témoignage de fidèle laïc, père de sept enfants, professeur universitaire. Giuseppe Toniolo aima sa famille sans réserve comme père et mari fidèle, et fit de ses étudiants, auxquels il consacra le meilleur de son génie, presque une famille élargie, à orienter principalement vers Dieu. Sa contribution ne se limita pas à apporter une impulsion à la doctrine sociale de l’Église, mais s’étendit à l’urgence d’un christianisme vécu de façon radicale, d’un côté à travers des expériences d’amour mystique pour Dieu et, de l’autre, à travers une foi fortement engagée dans la culture. Et dans cette perspective culturelle, il promut la naissance de l’Université catholique et fonda l’Institut de droit international pour la paix.

La voie parcourue par Giuseppe Toniolo est différente de celle du monde actuel. Aujourd’hui prévaut l’idée selon laquelle la paix se construit en éliminant les différences. Pour le serviteur de Dieu, en revanche, retrouver l’identité chrétienne était la voie de la construction de la paix. En réalité, l’homologation imposée par la logique du «politiquement correct» ne sert pas la croissance de la société ; tandis que la confrontation entre les diversités et un dialogue ouvert et sincère sont des facteurs de croissance dans la justice et dans la paix. Il ne faut pas éliminer les différences, au contraire, il faut intensifier le dialogue !

Le devoir primaire du chrétien est l’évangélisation, c’est-à-dire annoncer Jésus Christ et son message de salut jusqu’aux extrémités de la terre. Cette mission ne s’oppose pas au dialogue interculturel et interreligieux, et trouve au contraire dans celui-ci des domaines d’action toujours nouveaux et intéressants. Mais à qui revient-il d’évangéliser ? Sur mandat du Seigneur, pas seulement les Douze, mais également les 72 autres disciples furent envoyés dans chaque ville et lieu : « Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu de loups. N'emportez pas de bourse, pas de besace, pas de sandales... Et s'il y a là un fils de paix, votre paix ira reposer sur lui; sinon, elle vous reviendra » (Lc 10, 3-6). Selon l’interprétation des Pères, les Douze représentent le sacerdoce ministériel, les 72 le sacerdoce baptismal: aux uns et aux autres, le Seigneur confie le devoir d’annoncer la Bonne Nouvelle.

Le Concile Vatican ii a repris le mandat évangélique missionnaire lorsqu’il affirme, dans le décret sur l’apostolat des laïcs Apostolicam actuositatem, au n. 2 : « Il y a dans l’Église diversité de ministères, mais unité de mission. Le Christ a confié aux apôtres et à leurs successeurs la charge d’enseigner, de sanctifier et de gouverner en son nom et par son pouvoir. Mais les laïcs rendus participants de la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ assument, dans l’Eglise et dans le monde, leur part dans ce qui est la mission du Peuple de Dieu tout entier. Ils exercent concrètement leur apostolat en se dépensant à l’évangélisation et à la sanctification des hommes ; il en est de même quand ils s’efforcent de pénétrer l’ordre temporel d’esprit évangélique et travaillent à son progrès de telle manière que, en ce domaine, leur action rende clairement témoignage au Christ et serve au salut des homme s».

Les premières initiatives du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation et l’imminente Année de la foi constituent des occasions propices, surtout pour les laïcs, de repartir avec un élan renouvelé dans l’animation chrétienne des réalités temporelles. A chaque époque historique, il y a eu des pionniers, qui ont apporté un nouvel élan et une nouvelle vigueur au message de salut éternel de l’Evangile: au cours du premier millénaire, ce furent principalement les moines, au deuxième, les ordres mendiants, au troisième — j’en suis convaincu — ce sera le tour principalement des laïcs, comme le démontre également le témoignage de Giuseppe Toniolo.

« Allez, vous aussi, à la vigne » (Mt 20, 4). Cet appel évangélique, que l’Exhortation apostolique Christifideles laici a reprise comme devise sur la vocation et la mission des laïcs, rappelle l’urgence de l’engagement des laïcs. Ce n’est pas en coupant ses racines, ce n’est pas en noyant son identité, ce n’est pas en cachant son appartenance au Christ et, en Lui, à l’Église, que l’on construira un monde plus juste, plus pacifique, plus humain. Il ne peut y avoir de justice s’il n’y a pas de place pour Dieu et pour la conscience; il n’y aura pas de monde plus humain sinon en se tournant vers le Christ, Homme parfait, et en renouvelant dans le moment présent son action et sa pensée, en accomplissant une authentique action catholique.

Avec mes vœux de bon travail, je suis heureux de transmettre la Bénédiction apostolique du Saint-Père et de vous assurer de mon souvenir personnel dans le Seigneur pour le chemin et le témoignage de l’Action catholique dans le monde.

Partager cet article
Repost0
22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 09:10

CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI

NORMES PROCÉDURALES POUR LE DISCERNEMENT
DES APPARITIONS OU RÉVÉLATIONS PRÉSUMÉES

 

Préface

 

1. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi traite des matières qui regardent la promotion et la protection de la doctrine de la foi et de la morale; elle est par ailleurs compétente pour l’examen d’autres problèmes connexes à la discipline de la foi, comme les cas de pseudo-mysticisme, d’apparitions prétendues, de visions et de messages attribués à une origine surnaturelle. Conformément à cette dernière mission délicate confiée au Dicastère, il y a maintenant plus de trente ans furent préparées des Normae de modo procedendi in diudicandis praesumptis apparitionibus ac revelationibus. Le Document, discuté par les Pères de la Session plénière de la Congrégation, fut approuvé par le Serviteur de Dieu le Pape Paul VI, le 24 février 1978, et par conséquent promulgué par le Dicastère en date du 25 février 1978. À cette époque, les Normes furent portées à la connaissance des évêques, sans en fournir une publication officielle, tenant aussi compte du fait qu’elles concernaient en premier lieu les Pasteurs de l’Église.

2. Comme on le sait, au fil des ans le Document fut publié dans quelques ouvrages sur cette matière, et ce en plusieurs langues, mais sans l’autorisation préalable de ce Dicastère compétent. Il faut reconnaître aujourd’hui que les contenus principaux de ces dispositions importantes relèvent du domaine public. Cette Congrégation pour la Doctrine de la Foi a donc retenu opportun de publier les susdites Normes, en pourvoyant à une traduction dans les principales langues.

3. L’actualité de la problématique des expériences liées aux phénomènes surnaturels dans la vie et la mission de l’Église a aussi été abordée récemment par les évêques réunis pour la XIIe Assemblée ordinaire du Synode des évêques sur la Parole de Dieu, en octobre 2008. Leur préoccupation pastorale a été recueillie par le Saint-Père Benoît XVI, qui l’a insérée dans l’horizon global de l’économie du salut, dans un passage important de l’Exhortation post-synodale Verbum Domini. Il semble opportun de rappeler ici cet enseignement du Pontife, qu’il s’agit d’accueillir comme une invitation à accorder l’attention convenable à ces phénomènes surnaturels, dont traite aussi la présente publication :

« L’Église exprime qu’elle est consciente de se trouver, avec Jésus Christ, face à la Parole définitive de Dieu; il est “le Premier et le Dernier” (Ap 1, 17). Il a donné à la création et à l’histoire son sens définitif ; c’est pourquoi nous sommes appelés à vivre le temps, à habiter la création de Dieu selon le rythme eschatologique de la Parole ; “l’économie chrétienne, du fait qu’elle est l’Alliance nouvelle et définitive, ne passera jamais et aucune nouvelle révélation publique ne doit plus être attendue avant la glorieuse manifestation de notre Seigneur Jésus Christ (cf. 1 Tm 6, 14 et Tt 2, 13)” (Dei Verbum, 4). En effet, comme l’ont rappelé les Pères durant le Synode, “la spécificité du Christianisme se manifeste dans l’événement Jésus-Christ, sommet de la Révélation, accomplissement des promesses de Dieu et médiateur de la rencontre entre l’homme et Dieu. Lui ‘qui nous a révélé Dieu’ (cf. Jn 1, 18) est la Parole unique et définitive donnée à l’humanité” (Proposition 4). Saint Jean de la Croix a exprimé cette vérité de façon admirable : “Dès lors qu’il nous a donné son Fils, qui est sa Parole – unique et définitive –, il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole et il n’a rien de plus à dire. […] Car ce qu’il disait par parties aux prophètes, il l’a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu’est son Fils. Voilà pourquoi celui qui voudrait maintenant interroger le Seigneur et lui demander des visions ou révélations, non seulement ferait une folie, mais il ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux uniquement sur le Christ et en cherchant autre chose ou quelque nouveauté” (Montée au Mont Carmel, II, 22) ».

En tenant compte de ce qui précède, le Saint-Père Benoît XVI relève :

« Le Synode a recommandé d’“aider les fidèles à bien distinguer la Parole de Dieu des révélations privées” (Proposition 47), dont le rôle “n’est pas de (…) ‘compléter’ la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire” (Catéchisme de l’Église catholique, 67). La valeur des révélations privées est foncièrement diverse de l’unique révélation publique : celle-ci exige notre foi; en effet, en elle, au moyen de paroles humaines et par la médiation de la communauté vivante de l’Église, Dieu lui-même nous parle. Le critère pour établir la vérité d’une révélation privée est son orientation vers le Christ lui-même. Quand celle-ci nous éloigne de Lui, à ce moment-là elle ne vient certainement pas de l’Esprit Saint, qui nous conduit à l’Évangile et non hors de lui. La révélation privée est une aide pour la foi, et elle se montre crédible précisément parce qu’elle renvoie à l’unique révélation publique. C’est pourquoi l’approbation ecclésiastique d’une révélation privée indique essentiellement que le message s’y rapportant ne contient rien qui s’oppose à la foi et aux bonnes mœurs. Il est permis de le rendre public, et les fidèles sont autorisés à y adhérer de manière prudente. Une révélation privée peut introduire de nouvelles expressions, faire émerger de nouvelles formes de piété ou en approfondir d’anciennes. Elle peut avoir un certain caractère prophétique (cf. 1 Th 5, 19-21) et elle peut être une aide valable pour comprendre et pour mieux vivre l’Évangile à l’heure actuelle. Elle ne doit donc pas être négligée. C’est une aide, qui nous est offerte, mais il n’est pas obligatoire de s’en servir. Dans tous les cas, il doit s’agir de quelque chose qui nourrit la foi, l’espérance et la charité, qui sont pour tous le chemin permanent du salut (Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Le message de Fatima, 26 juin 2000 : Ench. Vat. 19, nn. 974-1021)»[1].

4. Cette Congrégation espère vivement que la publication officielle des Normes procédurales pour le discernement des apparitions et révélations présumées pourra aider les Pasteurs de l’Église catholique dans la tâche exigeante de discernement des apparitions, des révélations, des messages et des locutions présumés ou, plus généralement, des phénomènes extraordinaires ou d’origine surnaturelle présumée. On souhaite en même temps que le texte puisse être également utile aux théologiens et aux experts dans ce domaine de l’expérience vivante de l’Église, qui revêt aujourd’hui une certaine importance et nécessite une réflexion toujours plus approfondie.

 

WilliamCard. Levada
Préfet

 

De la Cité du Vatican, le 14 décembre 2011, mémoire liturgique de saint Jean de la Croix.


[1] Exhortation Apostolique post-synodale Verbum Domini sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église, 30 septembre 2010, n. 14 : AAS 102 (2010) 695-696. À ce sujet, voir aussi les passages du Catéchisme de l’Église catholique dédiés à ce thème (cf. nn. 66-67).

Partager cet article
Repost0