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Marie a dit

        "Je ne vous promets pas d'être heureuse dans ce monde mais dans l'autre »

(à Sainte Bernadette, le 18 février 1858).

Texte Libre

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 07:33

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Vingt-quatrième jour

La pensée du purgatoire, en nous donnant une idée de la sévérité de la justice divine, porte notre cœur à la pratique de toutes les vertus chrétiennes

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

II est pour le salut un écueil contre lequel on ne se précautionne pas assez; c'est celui d'une Foi languissante et inutile, d'une Foi stérile et inefficace. Or, sans parler de tant d'autres articles de la Foi, qui ne sont que dans notre esprit sans passer dans notre cœur pour en régler les mouvements et les affections, nous allons prouver, dans la méditation de ce jour, que, s'il est un dogme de la religion sur lequel on puisse, ou doive nous reprocher une contradiction coupable entre ce que nous croyons et ce que nous sommes, c'est le dogme du Purgatoire. Et, en effet, en croyant le Purgatoire, que faisons-nous? Nous reconnaissons qu'il est un lieu, séjour de douleurs et de larmes, où Dieu exerce les rigueurs de sa plus sévère justice sur des âmes qui lui sont chères, et qui ne peuvent nous être indifférentes; sur des âmes qu'il aime, et que nous devons aimer. De là si nos mœurs, si notre conduite répondaient à notre foi, que serions-nous? Nous serions d'abord des hommes de zèle et de charité pour soulager ces âmes que Dieu punit si sévèrement dans le Purgatoire; ce point a eté l'objet de nos méditations précédentes, et sans doute elles nous ont prouvé à l'évidence combien notre indifférence pour ces frères souffrants, dont le sort est entre nos mains, serait criminelle; ainsi il est inutile de rien ajouter pour nous exciter à la compassion envers ces âmes. C'est d'un second effet que la croyance du Purgatoire doit produire en nous, que nous nous occuperons: car, la pensée de ce lieu d'expiation ne doit pas avoir pour seul résultat de nous rendre des hommes de zèle et de Charité, elle doit encore exciter notre cœur à la pratique des plus grandes et des plus sublimes vertus, en nous donnant une idée de la sévérité de la Justice de Dieu; et, par suite, elle doit nous rendre des hommes de vertu et de sainteté pour éviter ces péchés que Dieu punit si sévèrement dans le Purgatoire.

Oui, pour nous changer en des hommes de vertu et de sainteté, en des hommes de vigilance et d'attention, il suffirait de profiter, comme nous le devons, de ce que la Foi nous enseigne du Purgatoire. Quelle leçon plus forte, plus touchante; quelle leçon plus instructive et plus persuasive Dieu pouvait-il nous donner de la haine qu'il a, et de la haine que nous devons avoir pour le péché? Notre religion entière, il est vrai, n'est qu'un enseignement continuel de la malice infinie et des suites funestes du péché; elle n'est, dans ses secours, dans ses grâces, que préservatif du péché; dans sa morale et ses conseils, que précaution contre le péché; dans ses dogmes et ses mystères, qu'anathéme et malédiction contre le péché; en sorte que, selon la remarque d'un Père, l'homme véritablement chrétien n'est qu'un homme qui déteste le péché, qui redoute le péché, qui craint le péché jusqu'à n'avoir aucune autre crainte. Cependant, de tous les articles de Foi Chrétienne, ne peut-on pas dire que celui du purgatoire est un des plus puissants et des plus efficaces pour nous défendre de la séduction du péché? A la vérité, le dogme d'une éternité malheureuse dans l'enfer a quelque chose de plus frappant au premier coup d'œil; il parle davantage aux sens et à l'amourpropre; mais le dogme du Purgatoire a plus de force pour éclairer l'esprit, pour convaincre la raison, pour faire sentir au cœur combien le péché est ennemi de Dieu, combien Dieu est ennemi du péché.

Dans l'enfer, ce sont des péchés qui laissent le pécheur sans excuse, des péchés que Dieu ne peut pardonner sans cesser, pour ainsi dire, d'être le Dieu de Justice et de Sainteté; dans le purgatoire, ce sont des péchés qui ne sont pas tant des péchés que des imperfections, des fautes légères; car l'on peut faire sur le Purgatoire la question que le Roi-Prophète faisait sur la sainte Sion: « Seigneur, qui habitera dans votre tabernacle? » et répondre avec lui: « C'est celui qui marche dans l'innocence, et qui pratique la justice ». (Ps. 14.) Le Purgatoire, qui n'est que comme le portique de la céleste Jérusalem, ne sera ouvert qu'aux âmes fidèles; on n'y arrive que par la voie de la justice et de la sainteté. Vous êtes étonnés de ce que Dieu ne pardonne jamais dans l'enfer; vous devez l'être davantage de ce que Dieu punit dans le Purgatoire. Dans l'enfer ce sont des hommes ennemis de Dieu, assujettis, asservis au péché, et dont le cœur demeure fermé aux regrets de la pénitence, et ne s'ouvre qu'aux fureurs du blasphème. Dans le Purgatoire, au contraire, ce sont des âmes pénitentes, pour qui le plus grand malheur du péché est de l'avoir commis; ce sont des âmes soumises, sans plainte, sans murmure; elles baisent avec respect la main qui les frappe; loin de se révolter contre le Dieu qui les afflige, elles ne savent que louer, que bénir, qu'adorer le Dieu qui les sauve. Et cependant des jours, des années, des siècles peut-être les verront dans les larmes, dans les feux dévorants; parce que la haine du péché l'emporte dans le cœur de Dieu sur sa clémence et sur sa tendresse. Jésus-Christ les aime; il en est aimé; n'importe, il ne les recevra pas dans la plénitude de ses miséricordes, avant que la flamme qui les consume n'ait effacé jusqu'aux derniers vestiges de leurs anciennes fragilités : sa sainteté s'oppose à son amour, sa justice suspend le cours de ses bienfaits.

Ce principe de la sainteté, de la Justice infinie de Dieu, démontré si clairement par l'existence du Purgatoire, était le principe sur lequel raisonnaient les anciens pénitents, lorsqu'ils se portaient à ces austérités dont le récit épouvante notre mollesse; c'était aussi le principe sur lequel s'appuyait la primitive Église, lorsque, dans les canons de ses conciles, elle traçait des voies si pénibles, si laborieuses aux pécheurs qui voulaient revenir à Dieu par la pénitence, persuadée que Dieu punira dans l'homme tout ce qui n'aura pas été puni par l'homme, et que la satisfaction, par laquelle nous vengeons Dieu, ne peut approcher des châtiments par lesquels Dieu se venge lui-même. En effet, la foi du Purgatoire nous apprend que les plus légères offenses, les fragilités, ne trouvent point de grâce au tribunal de Dieu, dans des âmes saintes et justes, dans des âmes élues et prédestinées. Quelle conclusion pratique dois-je donc tirer de cette foi? qu'il est de mon plus grand intérêt de fuir jusqu'à l'ombre du péché. En d'autres termes, l'effet que doit produire en nous la. foi du purgatoire, si nous savons en profiter, c'est de nous changer en des hommes de vertu et de sainteté pour éviter ces péchés que nous voyons punis si sévèrement dans le Purgatoire. La pensée des douleurs de ces saintes âmes doit nous faire sentir la vérité de ces paroles de l'Apôtre; c'est une chose terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant, après avoir négligé de l'apaiser, de le satisfaire en ce monde qui est le règne de sa miséricorde, et avoir mieux aimé attendre en l'autre qui est le Règne de la Justice.

Considération

Sur la terre, c'est le règne de la Misécorde: dans le Purgatoire, c'est le règne de la Justice!.... Cette pensée bien méditée suffirait pour régler notre conduite, nous porter à la pratique de toutes les vertus et nous engager à ne rien négliger pour éviter ce terrible règne de la Justice d'un Dieu infiniment Saint.

Prière

Plus je médite sur le Purgatoire, plus je suis convaincu, ô Dieu de Sainteté, que le péché, que le moindre péché Vous déplaît infiniment et que Votre Justice exige que Vous le punissiez rigoureusement: accordez-moi la grâce de profiter de cette conviction; qu'elle me pénètre d'une juste crainte de votre sévérité, afin que jamais je ne Vous offense de propos délibéré, et que je travaille chaque jour à me purifier de plus en plus pour être sans souillure au moment de paraître devant Vous. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 07:33

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Vingt-troisième jour

Troisième moyen propre à secourir les âmes du purgatoire

 

Les indulgences

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Les âmes du Purgatoire peuvent encore être soulagées par le moyen des indulgences: « Tous les Catholiques, dit Mgr. Bouvier dans son Traité des indulgences, tous les catholiques sont unanimes sur ce point; et le théologien Sylvius, si modéré dans ses décisions, ne balance pas à dire qu'il appartient à la Foi. En effet, l'Église, dans le monde entier, accorde des indulgences applicables aux morts; elle croit donc qu'elles peuvent leur être utiles. Il ne faudrait pas d'autre raison pour nous faire admettre cet article comme indubitable: car, vouloir contester ce que l'Église croit ou pratique dans tout l'univers, serait le comble de la folie, dit Saint Augustin. Et ce que l'Église fait actuellement n'est point une innovation, elle l'a fait de tout temps, comme le prouve l'histoire ecclésiastique. Au surplus, il est de foi qu'on peut offrir pour les morts le saint sacrifice de la messe, les prières, les aumônes et autres bonnes œuvres: or l'indulgence, outre les œuvres pieuses qu'il faut faire pour la gagner, n'est que l'application des satisfactions de Jésus-Christ et des Saints; pourquoi ne pourrait-on pas la présenter à Dieu à l'intention des morts auxquels on s'intéresse? On ne peut voir aucune raison qui empêchât une telle offrande d'être propre à désarmer la justice divine. Concluons donc en toute sûreté que l'indulgence peut être appliquée aux morts ».

« Toutefois l'indulgence ne leur est pas appliquée par manière d'absolution, comme aux vivants, parce que les membres de l'église souffrante ne sont plus sous la juridiction ecclésiastique; elle leur est appliquée en forme de suffrage, c'est-à-dire, qu'en vertu de la concession faite par le Pape, le fidèle qui remplit les conditions prescrites, offre à Dieu des satisfactions suffisantes, puisées dans le trésor infini de l'Église, le prie d'y avoir égard dans sa miséricorde, et de remettre à l'âme qu'il lui recommande, la peine due à ses péchés ». Mgr. Bouvier examine ensuite s'il est plus avantageux, lorsque l'application de l'indulgence est libre, c'est-à-dire pour les vivants ou pour les morts, comme cela arrive souvent, s'il est, dis-je, plus avantageux de la gagner pour les morts que pour soi-même. Il appuie l'opinion que nous avons développée le 21e jour; il est donc d'avis qu'il est plus avantageux de la gagner pour les morts, parce qu'il y a de la générosité à préférer les intérêts du prochain, malheureux surtout, aux siens propres: et en particulier un pécheur, en s'oubliaut pour secourir son frère, fait un acte héroïque. Il prouve ensuite que nos intérêts bien entendus ne souffriront aucun préjudice réel de cette conduite; « car, dit-il, si nous perdons du côté de la peine qu'il nous faudra expier un jour, nous acquérons, par ces actes de dévouement, des mérites qui nous élèveront en gloire dans la béatitude éternelle. Or, ce surcroît de bonheur dans le Ciel l'emporte de beaucoup sur l'avantage qu'il y aurait d'être un peu moins longtemps dans le Purgatoire. En outre, les âmes dont nous aurons accéléré la délivrance, ne nous oublieront pas dans le Ciel: peut-être nous rendront-elles au centuple ce que nous leur aurons prêté. Tout nous invite donc à avoir du zèle et de la piété pour les morts, et à leur appliquer autant d'indulgences que nous le pourrons ».

Il suffit de savoir ce que c'est que les indulgences, pour en faire un saint et fidèle usage; si l'on considère que l'indulgence est une application des satisfactions de Jésus-Christ, comment ne pas s'en servir pour satisfaire pour les âmes du Purgatoire? Nous l'avons dit; il faut prier pour elles; il faut jeûner, répandre d'abondantes aumônes , etc. : mais hélas! tout ce que nous pouvons faire n'est pas grand'chose; la moindre des satisfactions de Jésus-Christ est d'une valeur infinie: voilà bien de quoi payer les dettes de ces âmes; avoir entre les mains un trésor si précieux, et n'en faire aucun usage, est-ce avoir de la charité? N'accuserait-on pas justement de cruauté une personne à qui on aurait confié, dans un temps de famine, une somme d'argent pour assister les pauvres, et qui par négligence n'en ferait aucun usage; et cette personne ne serait-elle pas grandement coupable devant Dieu et devant les hommes? quel sujet de plainte n'auraient pas les pauvres abandonnés dans un si pressant besoin? Et cette personne pourrait-elle s'excuser sur ce qu'elle n'y aurait pas fait réflexion? cependant la négligence des indulgences est quelque chose de plus cruel, et d'une conséquence bien plus considérable, puisque tous les besoins de cette vie ne sont pas comparables à ceux du purgatoire, ni les moyens de les soulager comparables aux satisfactions d'un Homme-Dieu. Cette comparaison du pieux auteur Boudon peut nous donner une idée de l'aveuglement de quantité de personnes qui, portant des objets bénits, ou associées à des confréries enrichies de nombreuses indulgences, n'en iont aucun usage. N'agissent-elles pas comme le serviteur de l'Évangile qui avait caché son talent en terre, et qui fut jeté dehors dans les ténèbres? Prenons donc garde de rendre inutile le prix du sang du Sauveur de tous les hommes: instruisons-nous des indulgences que nous pouvons gagner pour les âmes du purgatoire, et remplissons exactement les conditions requises pour les gagner. Ainsi soyons en état de grâce; faisons ce qui est prescrit, avec attention et la profonde vénération qui est due aux satisfactions de Jésus-Christ, qui, par un excès de charité incompréhensible, veut bien nous donner de quoi satisfaire à toutes les dettes dont nous sommes redevables, et dont sont redevables nos frères devenus membres de son église souffrante. O amour! ô amour de mon Dieu! que tu es peu connu, et que tu es peu estimé et aimé! s'écrie Boudon.

Résolution

Tout fidèle, touché de l'Amour de Dieu et du désir de procurer Sa Gloire, n'aura pas de peine à s'oublier entièrement et à ne penser qu'à accélérer la délivrance des âmes du Purgatoire, en travaillant à gagner pour elles, les indulgences qui leur sont applicables, chaque fois qu'il pourra les gagner. Que si la Charité qui nous anime n'est pas encore assez vive pour faire ainsi abnégation complète de nous-mêmes, rien n'empêche que nous ne suivions l'avis de Bouvier, qui nous propose de partager entre les morts et nous, et de gagner, tantôt à leur intention , et tantôt à la nôtre, les indulgences qui sont susceptibles de cette double application.

Prière

O Très Sainte Trinité, c'est à Votre Bonté infinie et à Votre libéralité sans bornes envers nous, tout indignes que nous en sommes, que nous devons attribuer la largesse avec laquelle Vous récompensez les faibles œuvres de vos serviteurs. Recevez celles que nous faisons pour gagner les indulgences en faveur de nos frères défunts, par les mérites de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ, et par le Sang Précieux qu'Il a répandu pour eux; que cette satisfaction surabondante les rende participants de toutes les indulgences que les Fidèles s'efforcent de gagner. O Trinité adorable, que le Ciel et la terre Vous rendent avec moi pour ce bienfait mille actions de grâces. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

praying for the poor souls

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 07:33

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Vingt-deuxième jour

II faut s'adresser spécialement à la Sainte Vierge en faveur des âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

En proposant hier comme une excellente résolution de faire l'abandon à Dieu du fruit de toutes nos bonnes œuvres en faveur des membres de l'église souffrante, nous avons conseillé de remettre en même temps la disposition de cette application entre les mains de la sainte Vierge. Nous ajoutons aujourd'hui qu'il faut souvent l'implorer pour le soulagement et la délivrance de ces âmes. Nous ne pouvons, en effet, douter de l'intérêt qu'elle leur porte; car n'est-elle pas la Mère de miséricorde, la consolatrice des affligés, le secours des chrétiens? Or, ces qualifications que l'Eglise lui donne, n'ontelles rapport qu'aux chrétiens, qu'aux enfants de Marie vivant danscette vallée de larmes? Ces secours, ces consolations, cette Miséricorde de la meilleure des mères ne s'étendront-ils pas sur les chrétiens en proie aux plus horribles souffrances, surtout lorsque nous invoquerons cette tendre Mère en faveur de ces âmes qu'elle chérit, elle qu'on n'invoque jamais en vain? D'ailleurs l'Église l'appelle encore la porte du ciel, janua cœli; elle s'empresse donc d'y introduire nos frères, surtout, dit un pieux auteur, ceux qui lui ont été dévoués pendant leur vie. Mais, afin que nos lecteurs soient sûrs que nous n'avançons rien de nous-méme sur ce sujet, laissons parler saint Alphonse de Liguori; voici un chapitre de son ouvrage intitulé: « Les Gloires de Marie ». « Heureux, dit-il, et trois fois heureux les serviteurs de cette Mère de Miséricorde! car sa protection, qui les accompagne pendant leur vie, les suit au delà du tombeau et jusque dans les flammes du Purgatoire. Plus elles sont à plaindre, ces âmes qui se trouvent dans l'impuissance de s'aider elles-mêmes, plus Marie redouble à leur égard de tendresse et de soin. Saint Bernardin de Sienne nous assure que « la Reine du ciel a un certain domaine sur cette prison où la justice divine épure les épouses de Jésus-Christ ». Il applique à la Vierge ces paroles de l'Écriture: « J'ai marché sur les flots de la mer », comparant aux vagues en général les peines du Purgatoire à raison qu'elles sont passagères, et aux vagues de la mer parce qu'elles en ont l'amertume. Or, Marie descend dans ces abîmes sombres et marche sur ces eaux très-amères pour venir consoler ses enfants et soulager leurs peines.

« La Sainte Vierge parlant à Sainte Brigitte, lui dit: « Je suis la Mère de toutes les âmes du Purgatoire; car les peines qu'elles souffrent pour satisfaires à la Justice Divine sont à toute heure adoucies par Mon intercession ». Le Nom seul de Marie, quand il résonne dans ce lieu de douleurs, devient un soulagement pareil à celui que procurent à un pauvre malade des paroles de consolation; et les prières de la Vierge pour ces âmes souffrantes sont comme une rosée qui descend dans les flammes et en tempère les ardeurs intolérables. C'est peu de soulager ses enfants, Marie brise encore leurs liens. Une pieuse tradition nous apprend, et Gerson l'a laissée par écrit, que le jour de sa glorieuse Assomption, le Purgatoire demeura vide. Novarin le confirme. « Des auteurs graves, dit-il, rapportent qu'au moment de Sa mort la Bienheureuse Vierge sollicita et obtint de Son Fils cette grâce d'entrer au Ciel accompagnée de toutes les âmes détenues dans le lieu d'expiation. Dès lors elle fut mise en possession du privilége de délivrer ses fidèles serviteurs des peines du Purgatoire, et par les mérites de Marie les peines de ces âmes sont non-seulement adoucies, mais encore abrégées ». Saint Pierre Damien rapporte qu'une certaine Marosie apparut après sa mort à une femme de sa connaissance et lui dit que, le jour de l'Assomption de la Vierge, elle avait été délivrée du Purgatoire avec une infinité d'autres âmes, dont le nombre excédait la population de Rome. Saint Denis le Chartreux assure que la même chose a lieu aux fêtes de la naissance et de la résurrection de Jésus-Christ, et que, dans ces jours solennels, Marie, accompagnée de plusieurs légions d'Anges, descend dans le Purgatoire et y délivre une foule d'âmes. Ce qui arrive encore, selon Novarin, dans toutes le solennités de la Sainte Vierge. Ainsi, si nous désirons soulager les âmes du Purgatoire, tâchons d'intéresser la Sainte Vierge en leur faveur par nos prières et surtout en leur appliquant le rosaire et le chapelet.

Telles sont les paroles de Saint Alphonse qui, comme on le voit, s'appuye sur une foule d'autorités. Elles n'étonneront pas ceux qui connaissent les prérogatives et le pouvoir de Marie. Il suffirait d'ailleurs de réfléchir au titre que lui donne Saint Bernard: « Libératrice des captifs »; titre que l'Église a sanctionné en instituant l'Ordre religieux de la Merci et de la Rédemption des captifs, et en établissant une Fête sous ce titre, Maria de Mercede, le 24 Septembre. Le soin principal de cet Ordre est le rachat des chrétiens qui gémissent dans l'esclavage chez les infidèles; et, en particulier, lorsqu'il fut établi, chez les Maures. Ce fut la Sainte Vierge qui inspira l'idée ds cet institut à Saint Pierre Nolasque et à Saint Raymond de Pennafort, comme on peut le voir dans l'office du 24 Septembre. Or, si Marie s'intéresse si vivement au malheureux sort des chrétiens captifs, quel ne sera pas son empressement à soulager et à délivrer ces autres captifs, mille fois plus malheureux, ces enfants chéris, qui ne peuvent plus rien par eux-mêmes? Et combien ne doitelle pas aimer qu'on s'intéresse à eux? Elle est leur Mère: or que peut-on faire de plus agréable pour une mère, que de témoigner de l'affection pour ses enfants et surtout pour ses enfants abandonnés, qu'on tâche de soulager? Non; sa tendresse ne pourra résister à nos ferventes prières, et son pouvoir sur le cœur de son divin Fils nous est un sûr garant de ce qu'elle obtiendra en faveur de ces âmes souffrantes. Et considérons encore ici que notre intérêt se trouve toujours lié à celui des Ames du purgatoire; en travaillant pour elles nous travaillons pour nous; car Marie, en exauçant les prières que nous lui adressons pour les morts, nous récompensera de cette piété, en nous comblant de faveurs; elle nous rendra au centuple ce que nous aurons fait pour ses enfants qui gémissent dans le lieu d'expiation; et même, selon Saint Alphonse de Liguori, « si nous lui rendons un culte spécial, nous pouvons espérer que notre âme, après sa mort, ira au ciel sans passer par les flammes du Purgatoire », ou du moins Marie, cette Mère de Miséricorde, s'intéressera plus particulièrement à nous, et nous en recevrons des secours extraordinaires. Après avoir invoqué Marie, adressons-nous aussi avec confiance aux Anges Gardiens et aux Saints, patrons des âmes du Purgatoire; le désir qu'ils ont de voir ces âmes chéries soulagées redoublera, s'il est possible, leur empressement à offrir nos prières au Dieu de bonté, et à intercéder eux-mêmes pour hâter leur délivrance.

Résolution

Il est sans doute inutile d'engager le lecteur à prendre la résolution d'implorer tous les jours Marie en faveur des âmes du Purgatoire: la dévotion à cette divine Mère de miséricorde est trop chère à tous les Fidèles pour que tous n'aient pas recours à son immense crédit auprès de Son Fils, Jésus-Christ, qui ne peut refuser d'exaucer nos prières présentées par Marie pour le soulagement de nos frères souffrants.

Prière, ou le Salve Regina, pour les morts

Nous Vous saluons, ô Reine, Mère de Miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, non-seulement dans cette vallée de larmes, mais aussi dans le lieu d'expiation: nous Vous saluons! Nous crions vers Vous, consolatrice des affligés, nous soupirons et gémissons pour nos frères souffrants dans le Purgatoire. Tournez vers eux, ô notre Avocate! Vos regards Miséricordieux; faites-leur voir Jésus, le fruit béni de Votre sein. C'est ce que nous Vous demandons instamment pour eux, ô Vierge débonnaire! ô pieuse! ô douce Vierge Marie!

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 07:33

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Vingt-deuxième jour

II faut s'adresser spécialement à la Sainte Vierge en faveur des âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

En proposant hier comme une excellente résolution de faire l'abandon à Dieu du fruit de toutes nos bonnes œuvres en faveur des membres de l'église souffrante, nous avons conseillé de remettre en même temps la disposition de cette application entre les mains de la sainte Vierge. Nous ajoutons aujourd'hui qu'il faut souvent l'implorer pour le soulagement et la délivrance de ces âmes. Nous ne pouvons, en effet, douter de l'intérêt qu'elle leur porte; car n'est-elle pas la Mère de miséricorde, la consolatrice des affligés, le secours des chrétiens? Or, ces qualifications que l'Eglise lui donne, n'ontelles rapport qu'aux chrétiens, qu'aux enfants de Marie vivant danscette vallée de larmes? Ces secours, ces consolations, cette Miséricorde de la meilleure des mères ne s'étendront-ils pas sur les chrétiens en proie aux plus horribles souffrances, surtout lorsque nous invoquerons cette tendre Mère en faveur de ces âmes qu'elle chérit, elle qu'on n'invoque jamais en vain? D'ailleurs l'Église l'appelle encore la porte du ciel, janua cœli; elle s'empresse donc d'y introduire nos frères, surtout, dit un pieux auteur, ceux qui lui ont été dévoués pendant leur vie. Mais, afin que nos lecteurs soient sûrs que nous n'avançons rien de nous-méme sur ce sujet, laissons parler saint Alphonse de Liguori; voici un chapitre de son ouvrage intitulé: « Les Gloires de Marie ». « Heureux, dit-il, et trois fois heureux les serviteurs de cette Mère de Miséricorde! car sa protection, qui les accompagne pendant leur vie, les suit au delà du tombeau et jusque dans les flammes du Purgatoire. Plus elles sont à plaindre, ces âmes qui se trouvent dans l'impuissance de s'aider elles-mêmes, plus Marie redouble à leur égard de tendresse et de soin. Saint Bernardin de Sienne nous assure que « la Reine du ciel a un certain domaine sur cette prison où la justice divine épure les épouses de Jésus-Christ ». Il applique à la Vierge ces paroles de l'Écriture: « J'ai marché sur les flots de la mer », comparant aux vagues en général les peines du Purgatoire à raison qu'elles sont passagères, et aux vagues de la mer parce qu'elles en ont l'amertume. Or, Marie descend dans ces abîmes sombres et marche sur ces eaux très-amères pour venir consoler ses enfants et soulager leurs peines.

« La Sainte Vierge parlant à Sainte Brigitte, lui dit: « Je suis la Mère de toutes les âmes du Purgatoire; car les peines qu'elles souffrent pour satisfaires à la Justice Divine sont à toute heure adoucies par Mon intercession ». Le Nom seul de Marie, quand il résonne dans ce lieu de douleurs, devient un soulagement pareil à celui que procurent à un pauvre malade des paroles de consolation; et les prières de la Vierge pour ces âmes souffrantes sont comme une rosée qui descend dans les flammes et en tempère les ardeurs intolérables. C'est peu de soulager ses enfants, Marie brise encore leurs liens. Une pieuse tradition nous apprend, et Gerson l'a laissée par écrit, que le jour de sa glorieuse Assomption, le Purgatoire demeura vide. Novarin le confirme. « Des auteurs graves, dit-il, rapportent qu'au moment de Sa mort la Bienheureuse Vierge sollicita et obtint de Son Fils cette grâce d'entrer au Ciel accompagnée de toutes les âmes détenues dans le lieu d'expiation. Dès lors elle fut mise en possession du privilége de délivrer ses fidèles serviteurs des peines du Purgatoire, et par les mérites de Marie les peines de ces âmes sont non-seulement adoucies, mais encore abrégées ». Saint Pierre Damien rapporte qu'une certaine Marosie apparut après sa mort à une femme de sa connaissance et lui dit que, le jour de l'Assomption de la Vierge, elle avait été délivrée du Purgatoire avec une infinité d'autres âmes, dont le nombre excédait la population de Rome. Saint Denis le Chartreux assure que la même chose a lieu aux fêtes de la naissance et de la résurrection de Jésus-Christ, et que, dans ces jours solennels, Marie, accompagnée de plusieurs légions d'Anges, descend dans le Purgatoire et y délivre une foule d'âmes. Ce qui arrive encore, selon Novarin, dans toutes le solennités de la Sainte Vierge. Ainsi, si nous désirons soulager les âmes du Purgatoire, tâchons d'intéresser la Sainte Vierge en leur faveur par nos prières et surtout en leur appliquant le rosaire et le chapelet.

Telles sont les paroles de Saint Alphonse qui, comme on le voit, s'appuye sur une foule d'autorités. Elles n'étonneront pas ceux qui connaissent les prérogatives et le pouvoir de Marie. Il suffirait d'ailleurs de réfléchir au titre que lui donne Saint Bernard: « Libératrice des captifs »; titre que l'Église a sanctionné en instituant l'Ordre religieux de la Merci et de la Rédemption des captifs, et en établissant une Fête sous ce titre, Maria de Mercede, le 24 Septembre. Le soin principal de cet Ordre est le rachat des chrétiens qui gémissent dans l'esclavage chez les infidèles; et, en particulier, lorsqu'il fut établi, chez les Maures. Ce fut la Sainte Vierge qui inspira l'idée ds cet institut à Saint Pierre Nolasque et à Saint Raymond de Pennafort, comme on peut le voir dans l'office du 24 Septembre. Or, si Marie s'intéresse si vivement au malheureux sort des chrétiens captifs, quel ne sera pas son empressement à soulager et à délivrer ces autres captifs, mille fois plus malheureux, ces enfants chéris, qui ne peuvent plus rien par eux-mêmes? Et combien ne doitelle pas aimer qu'on s'intéresse à eux? Elle est leur Mère: or que peut-on faire de plus agréable pour une mère, que de témoigner de l'affection pour ses enfants et surtout pour ses enfants abandonnés, qu'on tâche de soulager? Non; sa tendresse ne pourra résister à nos ferventes prières, et son pouvoir sur le cœur de son divin Fils nous est un sûr garant de ce qu'elle obtiendra en faveur de ces âmes souffrantes. Et considérons encore ici que notre intérêt se trouve toujours lié à celui des Ames du purgatoire; en travaillant pour elles nous travaillons pour nous; car Marie, en exauçant les prières que nous lui adressons pour les morts, nous récompensera de cette piété, en nous comblant de faveurs; elle nous rendra au centuple ce que nous aurons fait pour ses enfants qui gémissent dans le lieu d'expiation; et même, selon Saint Alphonse de Liguori, « si nous lui rendons un culte spécial, nous pouvons espérer que notre âme, après sa mort, ira au ciel sans passer par les flammes du Purgatoire », ou du moins Marie, cette Mère de Miséricorde, s'intéressera plus particulièrement à nous, et nous en recevrons des secours extraordinaires. Après avoir invoqué Marie, adressons-nous aussi avec confiance aux Anges Gardiens et aux Saints, patrons des âmes du Purgatoire; le désir qu'ils ont de voir ces âmes chéries soulagées redoublera, s'il est possible, leur empressement à offrir nos prières au Dieu de bonté, et à intercéder eux-mêmes pour hâter leur délivrance.

Résolution

Il est sans doute inutile d'engager le lecteur à prendre la résolution d'implorer tous les jours Marie en faveur des âmes du Purgatoire: la dévotion à cette divine Mère de miséricorde est trop chère à tous les Fidèles pour que tous n'aient pas recours à son immense crédit auprès de Son Fils, Jésus-Christ, qui ne peut refuser d'exaucer nos prières présentées par Marie pour le soulagement de nos frères souffrants.

Prière, ou le Salve Regina, pour les morts

Nous Vous saluons, ô Reine, Mère de Miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, non-seulement dans cette vallée de larmes, mais aussi dans le lieu d'expiation: nous Vous saluons! Nous crions vers Vous, consolatrice des affligés, nous soupirons et gémissons pour nos frères souffrants dans le Purgatoire. Tournez vers eux, ô notre Avocate! Vos regards Miséricordieux; faites-leur voir Jésus, le fruit béni de Votre sein. C'est ce que nous Vous demandons instamment pour eux, ô Vierge débonnaire! ô pieuse! ô douce Vierge Marie!

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 07:33

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Vingt-et-unième jour

Cession de nos bonnes œuvres en faveur des âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

 Remarquons d'abord qu'il y a trois choses dans les bonnes œuvres: elles sont méritoires; c'est-à-dire qu'elles méritent un degré de gloire; elles sont impètratoires, en ce qu'elles obtiennent quelque Grâce de Dieu; elles sont satisfactoires; parce qu'elles satisfont pour nos péchés. Or, en tant qu'elles sont méritoires, nous n'en pouvons faire part à personne; car le mérite est personnel. C'est, à proprement parler, en tant qu'elles sont satisfactoires que nous pouvons les offrir pour les autres: c'est donc en ce sens que nous pouvons en faire un transport, une cession; et, en ce cas, toute la satisfaction appartient à ceux en faveur desquels nous nous en privons. C'est donc de cette manière que nous pouvons offrir toutes nos bonnes œuvres, nos souffrances, etc., etc., pour les âmes du Purgatoire. Nous avons vu hier que toutes nos bonnes œuvres peuvent être des moyens de soulager les morts, et qu'ainsi Ton peut en mille circonstances venir à leur secours, sans rien faire d'extraordinaire. Nous allons aujourd'hui méditer une excellente résolution que nous proposons aux âmes jalouses de témoigner à Dieu leur parfait dévouement. Elle consiste à lui offrir généralement tous les mérites expiatoires ou satisfactoires de la vie, en faveur des défunts. Nous conseillons en outre d'en laisser l'application à la Sainte Vierge; car personne ne peut plus saintement en disposer, puisqu'elle le fera toujours pour la plus grande Gloire de Dieu, qui doit être la fin de toutes nos œuvres. Ce sera, de plus, un témoignage du véritable amour que l'on a pour elle, puisqu'on lui remet tout ce qu'on a, et tout ce qu'on peut lui donner, l'honorant ainsi, non-seulement par quelques actions particulières, mais par toutes généralement.

Ne craignons pas de nuire à nos intérêts, par ce transport général de nos bonnes œuvres. Quelqu'accumulées que puissent être les dettes dont nous nous croyons chargés envers la Justice Divine, quel risque courons-nous, en cédant à Dieu nos propres intérêts et nos droits les plus légitimes? Les péchés sans doute crient pénitence; mais la charité crie encore plus haut en faveur des âmes souffrantes. Le transport que nous faisons du fruit de nos travaux et de nos œuvres, par le motif d'une Charité sublime, n'est-il pas incomparablement plus estimable en lui-même et plus méritoire devant Dieu, que tout ce que nous pourrions entreprendre par le motif de notre intérêt personnel. Il est vrai que l'on se prive des satisfactions pour ses propres péchés, mais cet acte héroïque de charité nous est même plus utile que si nous nous réservions nos satisfactions, et a plus de force auprès de Dieu, qui est la charité même, pour nous acquitter de nos dettes. « Donnez, dit Jésus-Christ, et il vous sera donné ». Mais de quelle mesure se servira-t-on? Nous serons traités comme nous aurons traité les autres: si nous donnons peu, il nous sera donné peu; si nous donnons tout, tout nous sera donné. Le chrétien assez généreux pour consacrer à la Gloire de Dieu tout le trésor de mérites qu'il pourra amasser pendant le cours de sa vie, en l'abondonnant aux nécessités pressantes de ses frères défunts, ne recevra-t-il pas au jour du jugement une mesure surabondante, si pleine qu'elle se répandra par dessus, comme s'exprime l'Écriture?

Mais, dit-on, la charité bien ordonnée commence par soi-même. Rien de plus vrai, lorsqu'il est question du Salut. Chacun est tenu d'employer à cette importante et unique affaire tout ce qu'il a reçu de talents et de grâces. A quelque prix que ce soit, il faut qu'il se sauve, malgré la chute de l'univers entier. Mais s'agit-il de soulager et de secourir au plus tôt les amis de Dieu, nos frères souffrants, en leur faisant part des biens spirituels dont nous ne pouvons nous-mêmes recueillir les avantages qu'après la mort; fallût-il nous dépouiller en leur faveur de toutes nos acquisitions en ce genre; au fond et en dernière analyse, qu'est-ce qu'une pareille cession opérée, dirigée par des vues si nobles et si pures? L'acte seul de cette cession n'est-il pas d'une plus grande valeur que tout ce qu'on cède? N'est-ce pas une action de pure Charité, et ainsi plus agréable à Dieu, et plus méritoire que si l'on avait en vue ses propres intérêts? On ne peut donc se dépouiller ainsi, sans être aussitôt revêtu de richesses beaucoup plus précieuses et inaliénables. C'est pour Dieu, et conséquemment à Dieu, que l'on cède tout, que l'on donne tout. Or, en donnant tout à Dieu, est-il permis de penser qu'on court aucun risque de perdre? Donner à Dieu, c'est toujours un prêt saintement usuraire, dont Dieu Lui-même se fait caution en nous disant: « Donnez et il vous sera donné ». Puisse une si sainte usure tenter la pieuse avarice de tous les fidèles?

Ne craignons donc pas de négliger nos intérêts spirituels en faisant ce Sacrifice, puisqu'au contraire c'est un moyen d'augmenter beaucoup le mérite de nos bonnes œuvres, et ainsi d'arriver à une plus grande gloire dans le Ciel. Même plus on est grand pécheur, plus cet abandon semble devoir être héroïque, parce qu'alors on donne tout son nécessaire. Si le juste ne peut exercer une plus grande Charité, à plus forte raison le pécheur qui, malgré les nombreuses satisfactions qu'exigent ses péchés, vient au secours de son prochain, ne s'occupe que de ces âmes qui, ne pouvant plus mériter, sont dans la souffrance et dans l'éloignement de Dieu: il ne se réserve rien, il consacre tout à la Gloire de ce Maître si bon, si magnifique; un tel sacrifice ne doit-il pas l'emporter sur tous les sacrifices des vertus subordonnées à la charité, telle que la pénitence? Car ce sacrifice, cet acte de pure charité, n'a-t-il pas principalement Dieu en vue? Heureux donc les chrétiens qui, dans un parfait oubli de tout intérêt propre, ne se regardent plus, n'envisagent que Dieu seul et son unique gloire; qui ont, pour tout intérêt, le seul intérêt de Dieu! Ils ne pensent, ils ne se soucient, ils ne cherchent, ils ne veulent et dans le ciel et sur la terre, dans le temps et dans l'éternité, que Dieu seul; il leur su Hit que la donation de toutes leurs bonnes œuvres le glorifie hautement; car pour un seul degré de sa gloire il n'y a rien qu'ils ne fussent prêts à faire et à souffrir; et, en contribuant d'une manière si abondante à la délivrance des âmes du Purgatoire, ils savent que c'est lui procurer la plus haute gloire qu'on lui puisse rendre. Comme il y a différents degrés de Charité, ceux qui n'en ont pas une si étendue peuvent offrir toutes leurs bonnes œuvres pour une année, pour un mois, pour une semaine, pour un jour, et réitérer quelquefois la même offrande. Et, si notre désintéressement n'est pas assez complet pour abandonner à la disposition de la Sainte Vierge le choix des âmes auxquelles il lui plaira d'appliquer nos suffrages, rien n'empêche que l'on ne prie en particulier pour les personnes envers lesquelles l'on est plus obligé; l'on peut s'adresser à cette Mère de miséricorde, afin qu'elle leur fasse part de nos satisfactions. Mais la perfection de ce sacrifice fait tout laisser entre les mains de Dieu; les inclinations de la nature, les intérêts de la chair et du sang, tout cède à la pure gloire de Dieu.

Résolution

Le désir que nous avons de soulager les âmes du Purgatoire, doit nous faire adopter avec empressement le moyen que nous venons de méditer, puisqu'il est appuyé sur tous les motifs que nous avons énumérés les 11e, 12e et 13e jours. Mais, comme nous savons que nos œuvres sont si souvent nulles à cause de notre tiédeur, adressons à Dieu de tout notre cœur la prière suivante pour obtenir de sa miséricorde de saints intercesseurs en faveur de nos frères souffrants.

Prière

Esprit-Saint, Vous avez suscité, à différentes époques, des ordres religieux de tous genres, propres à subvenir à tous les besoins de l'Eglise militante: ô Père des lumières, pénétrés de compassion et de zèle pour les morts, nous Vous conjurons de susciter également, en faveur de l'Eglise souffrante, un nouvel ordre, dont le but principal soit de s'occuper jour et nuit du soulagement et de la délivrance des âmes du Purgatoire; dont l'intention invariablement appliquée aux morts dirige les opérations tant du ministère que de la dévotion, comme jeûnes, veilles, oraisons, prédications, etc., etc. Vous seul, Esprit Créateur, pouvez inspirer l'exécution d'un pareil établissement si propre à procurer la plus grande gloire de Dieu, et après lequel mon cœur ne cessera de soupirer. Ainsi soit-il.

Offrande

Père Eternel, nous Vous offrons le très Précieux Sang qui coula pour nous de la Plaie de la main droite de Jésus, et, par les mérites et la vertu de ce Sang Précieux, nous supplions Votre Divine Majesté de nous accorder Sa sainte bénédiction, afin que par elle nous puissions être protégés contre nos ennemis et être délivrés de tous les maux: que la bénédiction du Dieu tout-puissant, du Père, du Fils et du Saint Esprit descende sur nous et y demeure toujours. Ainsi soit-il. Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

praying for the poor souls

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 07:33

Vingtième jour

Deuxième moyen propre à secourir les âmes du purgatoire

 

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Prières, jeûnes, aumônes, etc.

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

La coutume de prier pour les morts n'est pas nouvelle; les Pères les plus anciens en font mention. Voici comment Saint Augustin en parle dans un de ses sermons: « Nos pères nous ont laissé cette tradition, qui est observée dans toute l'Eglise, c'est qu'il y ait un temps, lorsqu'on offre le Sacrifice, où l'on prie pour ceux qui sont morts dans la communion du Corps et du Sang de Jésus-Christ. L'on prie alors expressément pour les morts, et l'on ne peut douter qu'ils n'en retirent du soulagement; ce n'est point inutilement que l'Église prie pour eux ». Toutes les paroles de Saint Augustin sont dignes d'être remarquées. 1°. Il nous apprend l'antiquité de la tradition: on n'en connaît point le commencement; par conséquent, selon les principes de Saint Augustin, c'est une tradition qui vient des Apôtres. 2°. Cette tradition est suivie par toute l'Eglise: la prière pour les morts est enseignée et pratiquée dans toute l'Église. Or l'Église, qui est la colonne et le fondement de la Vérité, ne peut enseigner, ni pratiquer que ce qu'elle a reçu de Jésus-Christ. et des Apôtres. 3°. On prie pour ceux qui sont morts dans la communion du Corps et du Sang de Jésus-Christ. Il faut être mort dans le sein de l'Église, être un de ses membres et lui appartenir pour avoir part à ses prières. 4°. On ne peut pas dire qu'une si sainte et si ancienne pratique soit inutile; elle est d'un grand fruit pour les morts; et c'est pour cela que la piété chrétienne doit nous engager à procurer aux morts un secours que le Seigneur a laissé en notre pouvoir et qui leur est d'une grande utilité. Mais si nous nous étendons sur ce passage de Saint Augustin, ce n'est que pour l'édification des Fidèles et nullement pour leur instruction: ils connaissent l'utilité de la prière pour les morts, et même en se faisant un de leurs devoirs essentiels d'offrir tous les jours avec l'Église le Saint Sacrifice pour eux, ils savent que, si c'est là un moyen sûr de les soulager, ils ont encore bien d'autres moyens qu'ils peuvent mettre en usage pour venir puissamment au secours des âmes du Purgatoire. C'est ainsi qu'après le Sacrifice de l'Autel, ils attachent le plus haut prix à tout ce qui tient à ce Divin Holocauste, la Communion sacramentelle et spirituelle, les visites au Saint Sacrement, l'oblation de l'Adorable Victime, même hors le temps et le lieu où elle est solennellement immolée. Ces pratiques, aussi salutaires que douces et consolantes, tiendront le premier rang parmi les dévotions qu'une piété éclairée doit se proposer, parce qu'elles sont conformes à l'esprit dans lequel le Sauveur du monde institua cet auguste Sacrement. Sa présence réelle au milieu de nous, jusqu'à la consommation des siècles, n'annonce-t-elle pas clairement le désir, l'empressement où Il est de s'unir à nous et de faire droit à nos humbles requêtes. L'Eucharistie est proprement le siége, le trône de Son Amour. C'est donc dans le secret de Sa Face, ou dans le silence de Son Sanctuaire, et quand vous le possédez au-dedans de vous-mêmes que vous devez Lui confier le vif intérêt que vous prenez à ces morts, qui lui sont encore infiniment plus chers qu'à vous. Pourrait-Il vous refuser leur soulagement, leur délivrance lorsque vous les Lui recommandez dans des moments si précieux, Lui qui se donne à vous avec tant de générosité, lui qui se plaît à vous voir attendris, pleins de charité et de compassion pour des âmes qu'il chérit: ce n'est plus vous qui priez, c'est Jésus-Christ qui prie, qui gémit en vous, qui implore la clémence d'un juge qui ne cherche qu'à être apaisé. Communiez donc pour les morts; visitez souvent le Dieu Eucharistique; adressez-vous sans cesse à Son Divin Cœur; il est impossible que ce ne soit un moyen efficace pour adoucir les peines de ces âmes rachetées par le Sang Adorable de ce même Dieu Eucharistique.

Nous ne parlerons pas des autres prières, des Offices de l'Église pour les morts, des Psaumes, du Pater, de l'Ave et du Chapelet :ce sont autant de moyens excellents de soulager nos frères souffrants, pourvu que toute prière quelconque soit faite avec les sentiments de piété, d'attention, de dévotion, de compassion qui doivent accompagner toutes les prières, et en particulier celles pour les morts; autrement ce serait vouloir, par de nouveaux péchés, satisfaire pour les péchés de nos frères. La prière nous offre sans doute des moyens nombreux d'intercéder près de Dieu pour les âmes du Purgatoire, et ce serait manquer à ce qu'on doit aux morts que de les priver d'un secours aussi afficace que celui du Sacrifice et de la prière; mais ce serait bien peu connaître les secours que nous pouvons leur procurer que de les borner ainsi; car la Bonté et la Miséricorde de Dieu sont si étendues qu'Il reçoit, comme satisfactions pour le compte de ces âmes, toutes les bonnes œuvres, tous les actes de vertu que pratique un chrétien. Tout ce que nous pouvons faire d'agréable à Dieu nous sert à payer leurs dettes, pourvu que nous soyons en état de grâce: parce qu'alors toutes nos bonnes œuvres sont vivantes, fructifient et satisfont pour nous et pour elles; en un mot, elles sont méritoires, salutaires et efficaces, si elles partent d'un cœur bon, pur, innocent, qui soit dans un état d'amitié avec Dieu. Ainsi l'aumône, le jeûne, la mortification, l'abstinence, la pratique des vertus chrétiennes, etc., etc., tout cela peut et doit être offert à Dieu, comme des œuvres satisfactoires, en faveur des morts. En dressant notre intention pour en faire cette application, l'aumône, tout en rachetant nos péchés, rachète aussi ceux de ces âmes. Si vous n'avez pas le moyen de faire des aumônes, dirigez à cette fin les bons services que vous rendez au prochain, vos travaux, vos occupations; offrez-les à Dieu pour en appliquer tout le mérite à ces âmes. Jeûnez, si vous pouvez; sinon privezvous de quelque chose, de quelque plaisir, de quelque divertissement; jeûnez en vous abstenant de paroles inutiles, médisantes, etc., etc., offrez vos peines, vos afflictions, vos maladies, les maux que vous endurez en cette vie, en les acceptant avec résignation; appliquez-en le mérite aux âmes du Purgatoire, et remerciez la Providence de ce qu'elle vous met à même d'ouvrir le Ciel à tant d'âmes auxquelles vous pouvez apporter quelque soulagement par votre généreux sacrifice. Pourriez-vous avoir une plus belle occasion de glorifier le Seigneur, puisque, par là, vous procurez à vos frères la possession du ciel? Ce que Saint Jacques dit de la Charité envers les orphelins et les veuves, avec quel fondement de vérité ne pouvons-nous pas le dire de cette dévotion envers les âmes du purgatoire? « La religion pure et sans tache aux yeux de Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, et à se conserver pur de la corruption du siècle présent ». « La Charité, dirons-nous avec Saint Pierre, aux fidèles qui pratiquent cette dévotion, La charité couvre beaucoup de péchés. Ceux qui souffrent selon la Volonté de Dieu, persévérant dans les bonnes œuvres, remettent leurs âmes entre les mains de Celui qui est leur Créateur et qui leur sera fidèle ».

Considération

Il n'est donc pas pour ainsi dire de moment en notre vie, où nous ne puissions secourir les âmes du Purgatoire, si nous avons soin de nous conserver en état de grâce, et d'offrir, à cette intention, toutes nos actions à Dieu. Ainsi ce n'est pas seulement au Saint Sacrifice de la Messe, au pied du Trône du Dieu Eucharistique, ou lorsque nous prions avec ferveur, que nous exerçons cette Charité sublime; nous remplissons même ce devoir en offrant nos bonnes œuvres quelconques, le plus petit acte de vertu, que cette considération influe sur toute notre conduite, et que la pensée du soulagement que nous pouvons si aisément apporter à ces saintes âmes, soit pour nous un motif de ne perdre jamais l'amitié de Dieu.

Oraison de l'Eglise

O Dieu qui pardonnez aux pécheurs, et qui aimez le Salut des hommes, nous supplions Votre Bonté d'accorder à tous ceux qui sont nos frères par le lien d'une société particulière, à nos proches et à nos bienfaiteurs, qui sont sortis de ce monde, qu'étant aidés par l'intercession de la Bienheureuse Marie toujours Vierge, et de tous les Saints, ils soient admis avec eux à la participation de la béatitude éternelle. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 07:33

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Treizième jour

Suite des motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

3° Notre propre intérêt

Si les deux motifs que nous avons médités les jours précédents, ne suffisent pas pour nous exciter à travailler à procurer la Gloire de Dieu et la délivrance des âmes souffrantes ; si nous sommes de ces hommes qui n'aiment qu'eux-mêmes, et qui n'ont égard qu'à leur intérêt personnel, ce troisième motif ne nous laissera aucun doute sur les avantages de cette dévotion. En effet, quel intérêt plus grand pour nous que de contribuer à la délivrance d'une âme du Purgatoire ? Quel avantage que de pouvoir dire : Il y a une âme dans le Ciel qui m'est en partie redevable de son bonheur, une âme que j'ai mise en possession de sa béatitude, une âme spécialement engagée à prier pour moi ! Ne peut-on pas compter cet avantage parmi les grâces du Salut, et peut-être parmi les marques de la prédestination ? Si Dieu, par une révélation expresse, me faisait aujourd'hui connaître dans le séjour bienheureux une âme que j'eusse tirée du purgatoire, et qu'il me la désignât en particulier, avec quelle foi ne l'invoquerais-je pas ? Avec quelle confiance n'aurais-je pas recours à elle ? Avec quelle ferveur ne lui recommanderais-je pas mon salut éternel ? Or, il ne tient qu'à nous d'avoir cette consolation : car s'il y a en effet quelqu'une de ces âmes fidèles dont nous ayons avancé le bonheur, quoique nous ne la connaissions pas, elle nous connaît bien; et nous pouvons toujours en espérer du secours, comme d'une âme qui nous est acquise, dont nous avons été en quelque sorte les libérateurs, et qui, par conséquent, ne nous oubliera jamais. Non, elle ne fera certainement pas comme cet officier de Pharaon, qui, dès qu'il fut sorti de sa captivité, ne se souvint plus de Joseph, ni des étroites obligations qu'il lui avait. Il n'est pas nécessaire que nous disions à cette âme glorieuse ce que Joseph dit à cet homme ingrat : « Ame sainte, à qui, tout pécheur que je suis, j'ai pu procurer la liberté et la félicité dont vous jouissez, souvenez-vous de moi dans le lieu de votre repos, et usez envers moi de miséricorde, comme j'en ai usé envers vous : soyez touchée de mon état, comme je l'ai été du vôtre, et engagez Dieu par vos prières à me tirer de l'esclavage de mon péché, comme je l'ai engagé par les miennes à vous tirer du lieu de vos souffrances ». Il serait inutile de lui tenir ce langage, puisqu'étant sainte et bienheureuse, elle est désormais incapable de manquer à aucun devoir.

Mais, d'un autre côté, savons-nous ce qui nous arrivera, si nous n'avons pas ce zèle pour les âmes du Purgatoire ? C'est qu'on nous traitera un jour comme nous aurons traité les autres ; c'est que Dieu permettra qu'on nous abandonne, comme nous aurons abandonné les autres. Vérité si constante, que dans la pensée d'un savant théologien, un chrétien qui n'aurait jamais prié avec l'Église pour les âmes du Purgatoire, par une juste punition de Dieu, serait lui-même incapable de profiter dans le Purgatoire des prières que l'Eglise offrirait pour lui ; et, quoique cette opinion ne soit pas absolument reçue, au moins est-elle plus probable en ce sens que si, par la vertu des prières de l'Eglise, il y a des grâces pour les âmes du Purgatoire, nul n'y doit moins prétendre, ni n'en serait exclu avec plus de raison, que celui qui, pendant sa vie, aura négligé de prier pour les âmes de ses frères. En outre Dieu permettra que nos amis, nos parents, nos survivants les plus chers et les plus intimes ne songent plus à nous, dès qu'ils cesseront de nous voir, et qu'ils nous effacent de leur mémoire, comme nous aurons effacé de nos cœurs ceux qui nous avaient précédé en l'autre monde. Or, quelle perte irréparable pour nous que celle de la reconnaissance infinie des âmes dont nous aurions accéléré le bonheur par l'application de nos mérites ! Oui ! reconnaissance infinie, puisqu'elle serait en quelque sorte proportionnée au bien immense que nous leur aurions procuré. Jouir plus tôt d'un Dieu; cet avantage se peut-il comprendre ou exprimer ? Et l'âme qui nous en serait redevable abandonnerait-elle la nôtre à la merci des dangers sans nombre dont nous sommes sans cesse menacés ? Oh ! Comme elle veillerait sur nous du haut des Cieux, comme elle s'empresserait de présenter nos vœux et nos prières devant le trône de l'Éternel ! Comme elle solliciterait en notre faveur Ses grâces les plus abondantes et les plus précieuses ! Contribuer de tout son pouvoir à la prompte transmigration des âmes du lieu de leur exil dans la cité permanente du Roi des Cieux, c'est donc travailler pour ses propres intérêts, opérer efficacement son Salut, l'assurer même, autant qu'il est possible. Donnez et il vous sera donné, dit Jésus-Christ ; ainsi, si vous donnez vos soins à ces pauvres âmes, la Divine Providence prendra soin de vous ; si vous les négligez, on vous négligera. C'est ce que l'on voit tous les jours : Dieu, par un juste Jugement, permet qu'on oublie ceux qui ont oublié les âmes des défunts. L'Ecrivain Sacré a donc raison de dire : « C'est une sainte et salutaire pensée que de prier pour les morts ».

Instruction

Si nous sommes encore trop imparfaits, trop charnels en quelque sorte, pour que les deux premiers motifs fassent impression sur nous, ce troisième nous fera sans doute réfléchir. La prière pour les morts est sainte et salutaire ! Ces deux qualités nous prouvent les avantages de tous genres attachés à la dévotion pour les âmes du Purgatoire : nous ne serons donc pas assez ennemis de nous-mêmes pour la négliger plus longtemps.

Prière

O Dieu Tout Puissant ! Vous avez daigné permettre, dans Votre infinie Bonté, que les œuvres de Miséricorde méritent, à ceux qui les exercent, les grâces les plus abondantes : mille actions de grâces Vous soient rendues de nous avoir donné un moyen si salutaire de travailler à notre Salut, en nous intéressant aux âmes du Purgatoire. Accordez-nous d'être fidèles à pratiquer cette dévotion, ne doutant pas qu'elle ne nous soit très profitable. Par les mérites de Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 07:33

 

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Douzième jour

Motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

 2° L'intérêt de ces âmes

On ne peut se figurer une misère pareille à celle d'une âme qui, d'une part, souffre des maux dont notre imagination ne pourrait se former la plus petite idée, des maux qui du Purgatoire lui feraient un enfer, si l'espérance ne la soutenait; et qui, d'autre part, est dans une entière impuissance de s'en délivrer, et même de se procurer le moindre soulagement. Tel est l'état des âmes du purgatoire : en existe-t-il de plus digne de compassion ? Aussi il se rencontrerait difficilement un cœur assez dur pour n'en être pas touché, s'il le comprenait ou si seulement il voulait y réfléchir. En effet, quelle impression n'éprouveriez-vous pas, si Dieu faisait paraître devant vous une de ces âmes affligées, et que vous fussiez témoin de leurs tourments ? si vous entendiez leurs gémissements et leurs plaintes, et si, du fond de leurs cachots, elles poussaient jusqu'à vous ce cri lamentable: « Miseremini mei !!! » Ayez pitié de moi !!! » Il est certain que plus une personne est pauvre, plus nous sommes obligés de la secourir. Or, qui est plus pauvre que celui qui n'a rien, qui doit beaucoup, et qui n'a aucun moyen de travailler, de gagner ou de demander; et qui cependant doit satisfaire jusqu'au dernier denier, en souffrant des tourments inexprimables jusqu'à ce qu'il ait satisfait. Méditons un instant cet état extrême de misère et de pauvreté, et nous aurons une idée de l'état de délaissement des âmes du Purgatoire et du besoin extrême qu'elles ont qu'on vienne à leur secours. Nous comprendrons aussi pourquoi Saint Thomas enseigne que les prières offertes pour les morts sont mieux reçues que celles que l'on fait pour les vivants, parce qu'ils ne peuvent s'aider.

 Il y a une obligation étroite, et la Loi de Dieu le commande, d'assister ceux qui sont dans la dernière nécessité. Cette Loi est générale, et s'étend sur les personnes étrangères et inconnues : mais il y en a dans les flammes purifiantes qui sont de notre connaissance, envers lesquelles nous avons peut-être des obligations, ou qui ne sont dans ces flammes qu'à cause de nous : il y a de nos amis, de nos parents, des frères, des pères et des mères qui se voient au milieu des tourments, délaissés de ceux qui leur doivent leur existence, leur fortune, etc.; quelle douleur pour eux, parmi de si grandes peines, de ne recevoir aucun secours de tant de personnes que les liens formés par la parenté ou l'amitié leur faisaient considérer comme d'autres eux-mêmes ? Voyez quelle différence entre la conduite que nous tenons à leur égard depuis leur mort, et celle que nous tenions de leur vivant : au moindre petit mal qu'ils éprouvaient nous travaillions à les soulager ; aucune peine ne nous coûtait : si nous avions vu une étincelle les atteindre, nous eussions aussitôt volé pour l'éteindre : si la maladie violente qui a tranché leurs jours eût dégénéré en une longue infirmité, s'ils languissaient encore sur leur lit de douleur, oserions-nous leur refuser quelques veilles, quelques assiduités ? Et maintenant, misérables et aveugles que nous sommes, nous les abandonnons, malgré la facilité de les secourir, dans des supplices qui ne se comprennent point ! Partout si une maison brûle on y court de tous côtés ; on voit une agitation générale, et cela pour empêcher que du bois, que des meubles ne brûlent ; et des âmes créées à l'image de Dieu, et des personnes pour qui nous devons avoir la plus grande considération, elles ont beau crier, appeler au secours, l'on ne fait rien pour elles ; on les oublie, on les néglige, quoiqu'on soit convaincu qu'elles peuvent avoir le plus grand besoin d'être secourues !!!

Faites à autrui ce que vous voudriez qu'on vous fit. Or, réfléchissez un instant et supposez-vous mort en état de grâce : le souverain juge a trouvé votre conscience exempte ou purifiée de tout délit assez grave pour vous faire encourir son indignation ; mais d'anciennes fautes trop légèrement expiées, une vie un peu sensuelle, des passions encore vives, plusieurs omissions inexcusables, etc., vous empêchent de posséder l'héritage céleste, d'ici à un terme connu de Dieu seul, et peut-être éloigné. Vous voilà donc réduit à une captivité extrêmement douloureuse, vos pensées se portent vers la terre, où bientôt votre souvenir sera entièrement effacé. Vous y voyez tous les hommes remplis d'eux-mêmes, et occupés du présent, comme s'il n'y avait point d'avenir. Oh ! si vous le pouviez, que ne feriez-vous pas pour intéresser leur insensibilité, pour toucher leur cœur, pour solliciter des prières, des bonnes œuvres propres à soulager vos maux ? Vous sentiriez alors tout le prix de cette Divine Charité qui est l'âme du Christianisme, l'espoir des malheureux, la ressource et le lien des deux mondes. Eh bien ! Cette Charité admirable que vous ne cesseriez d'implorer dans la cruelle extrémité où il est à propos de vous contempler vous-même d'avance, cette Charité si sainte, si active, si compatissante, ne vous parle-t-elle pas au fond du cœur pour tant d'âmes souffrantes dont vous pouvez, à certains égards, être le sauveur ? Dieu Lui-même ne vous dit-il pas : « Ce que vous ferez au moindre des miens, je le réputerai fait à moi-même ? » Ne parlons plus de parents, d'amis, etc. ; oublions, s'il se peut, tous les égards humains, tous les intérêts de la chair et du sang ; ne voyons ici que Dieu qui nous presse, nous sollicite, et veut être l'objet de la Charité qu'Il nous inspire. Secourons ses enfants, ses élus qui n'ont plus d'autre ressource que nos mérites qui, unis à ceux de Jésus-Christ, sont tout-puissants auprès de Dieu pour la délivrance des âmes du Purgatoire. Notre Divin Sauveur ne promet-il pas le bonheur éternel à ceux qui nourrissent ceux qui ont faim, vêtissent ceux qui sont nus ? Et pourquoi ? parce que les services qu'on rend aux pauvres, aux malheureux, c'est à Jésus-Christ qu'on les rend. Or, si ce Dieu de bonté daigne se substituer à nos frères souffrants en cette vie ; à plus forte raison se substitue-t-il à ceux qui souffrent dans l'autre, et qui sont même les principaux membres de Son Corps mystique. Tous les autres motifs, quelque justes, quelque beaux, quelqu'importants qu'ils nous semblent, ne sont-ils pas moins forts que celui-ci ? Eh ! que sommes-nous donc, s'il ne détermine pas nos volontés à faire les plus grands efforts pour le soulagement de tant de justes, dans lesquels nous savons que Jésus-Christ souffre, en nous laissant le pouvoir de le soulager ?

Instruction

Habituons-nous à voir Jésus-Christ dans chaque membre de l'église souffrante. Que ne doit pas produire en nous cette pensée : « Je peux soulager Jésus-Christ souffrant !!!... » Elle réveillera sans doute notre Foi, et nous fera prendre la résolution de ne négliger aucun moyen de secourir les âmes du purgatoire, qui peuvent être soulagées et délivrées par nous avant le terme fixé par Dieu.

Prière

Oui, Seigneur, c'est Vous-même que j'aurai intention de secourir en secourant les âmes du Purgatoire : je Vous demande la grâce de ne perdre jamais de vue cette pensée qui redouble mon zèle et mon empressement à soulager mes frères souffrants. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 07:33

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Onzième jour

Motifs qui doivent vous engager à secourir les âmes du purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

1° L'intérêt de Dieu

Entre les motifs nombreux que la raison et la religion fournissent à l'envi pour prouver la nécessité, l'importance et les avantages de la dévotion pour les âmes du Purgatoire, il n'en est certainement pas de plus propre à faire impression sur des cœurs Chrétiens, que celui que nous allons méditer aujourd'hui. En effet, l'intérêt de Dieu ! Réfléchissons, un instant sur le sens de ces mots : l'intérêt de Dieu ! C'est-à-dire : il s'agit de procurer à Dieu un accroissement de gloire, et peut-être un des plus grands qu'il puisse recevoir. En faut-il davantage pour nous faire embrasser avec ardeur cette dévotion ?.... Nous sommes heureux de pouvoir prendre pour guide sur ce sujet le grand orateur, Bourdaloue, qui développe ce point avec la solidité et la profondeur qui le caractérisent. Négliger les âmes du purgatoire, c'est n'avoir nul zèle pour Dieu, qui, trouvant sa gloire dans la délivrance de ces âmes justes, veut se la procurer par nous, membres de son Eglise militante, et il a droit de s'en prendre à nous, quand il en est frustré. Nous avons quelquefois, il est vrai, du zèle pour Dieu; mais notre ignorance, aussi grossière qu'inexcusable dans les choses de Dieu, fait que nous n'appliquons pas ce zèle aux véritables sujets où l'intérêt de Dieu est engagé. Or, pour concevoir jusqu'à quel point il est engagé relativement aux âmes du Purgatoire, écoutons le célèbre Pierre de Blois, qui, fondé sur la plus solide théologie, nous enseigne que la dévotion pour le soulagement des âmes du Purgatoire et pour leur délivrance, est une espèce de zèle qui, par rapport à son objet, ne le cède pas à celui de la conversion des païens et le surpasse même en quelque sorte. Pourquoi ? parce que les âmes du Purgatoire étant des âmes saintes et prédestinées, des âmes confirmées en grâces, elles sont incomparablement plus nobles devant Dieu que celles des païens, elles sont pins aimées et plus chéries de Dieu que celles des païens, elles sont actuellement dans un état bien plus propre à glorifier Dieu que celles des païens. Jésus-Christ lui-même a voulu nous servir de modèle et nous a donné dans sa personne l'idée de cette dévotion ou de ce zèle pour les âmes du purgatoire : ce fut lorsqu'il descendit aux enfers, c'est-à-dire, dans cette prison, où, selon l'Écriture, les âmes des anciens Patriarches étaient retenues; il les y consola par sa présence et les en tira par sa puissance. Aussi saint Pierre ne nous parle de cette descente aux enfers que comme d'une mission divine qu'y fit le Sauveur du monde : Jésus-Christ, dit-il, alla prêcher aux esprits qui étaient retenus en prison. Il ne tient qu'à nous d'imiter ainsi Jésus-Christ, nous pouvons, sans descendre dans ces prisons souterraines, délivrer des âmes aussi parfaites et aussi saintes ; et, en le faisant comme lui, en vue de la gloire qui doit en revenir à Dieu, de quelque condition que nous soyons, nous participons à cet esprit apostolique dont il a été la source.

Mais voici une pensée de l'abbé Rupert encore plus touchante. L'on sait que les âmes, qui souffrent dans le Purgatoire, y sont dans un état de violence, parce qu'elles y sont privées de la vue de Dieu ; la chose est évidente ; mais a-t-on jamais réfléchi que le purgatoire fût un état de violence pour Dieu même ? cette pensée nous étonne peut-être ; du moins l'intérêt de Dieu ne nous permet pas de la considérer avec indifférence: méditons-la avec attention. En quoi consiste cet état de violence par rapport à Dieu ? Le voici : c'est que dans le Purgatoire Dieu voit des âmes qu'Il aime d'un Amour sincère, d'un Amour tendre et Paternel, et auxquelles néanmoins Il ne peut faire aucun bien ; des âmes remplies de mérite, de sainteté, de vertu, et qu'il ne peut toutefois encore récompenser ; des âmes qui sont ses élues et ses épouses, et qu'il est forcé de frapper et de punir. Est-il rien de plus opposé aux inclinations d'un Dieu si miséricordieux et si charitable ? Or, nous pouvons faire cesser cette violence en délivrant ces âmes de leur prison, et en leur ouvrant par nos prières le Ciel qui leur est fermé. C'est là qu'elles se réuniront à Dieu; c'est là que Son Amour pour elles agira dans toute son étendue. Tandis qu'elles sont dans le Purgatoire, cet Amour de Dieu est comme un torrent de délices prêt à les inonder, mais arrêté par l'obstacle d'un péché dont la dette n'est pas encore acquittée. Que ferons-nous ? Nous lèverons l'obstacle en satisfaisant pour elles. Car Dieu s'est mis dans une espèce d'impuissance de leur faire du bien, puisque dans l'ordre surnaturel, il n'a que deux sortes de biens : les biens de la grâce et les biens de la gloire. Or, du moment que ces âmes prédestinées sont sorties de ce monde, il n'y a plus de grâce pour elles, parce qu'elles ne sont plus en état de mériter ; et Il ne peut pas encore leur donner la Gloire, parce qu'elles ne sont pas suffisamment épurées pour la posséder. La Bonté Divine cependant ne les a pas abandonnées : elle s'est lié les mains, mais elle nous a donné le pouvoir de les lui délier en intercédant, en satisfaisant pour elles. Dieu semble nous dire : c'est par vous que ces âmes affligées recevront du soulagement dans leurs souffrances ; c'est par vous que, malgré les lois de Ma Justice rigoureuse, elles éprouveront les effets de Ma Miséricorde. Ainsi quand, usant de ce pouvoir, nous délivrons par nos prières une de ces âmes, non-seulement nous procurons à Dieu une gloire très pure, mais nous Lui donnons une joie très sensible; non-seulement nous faisons triompher Sa Bonté, mais nous nous conformons aux dispositions secrètes de Sa Justice, puisque la Justice que Dieu exerce envers les âmes du Purgatoire n'est, pour ainsi dire, qu'une Justice forcée, une justice aisée à fléchir, et qui ne demande qu'un intercesseur pour l'apaiser. Dieu seul, s'écrie Boudon, dans son excellent opuscule intitulé, la Gloire de la Sainte Trinité dans les âmes du Purgatoire, Dieu seul, l'intérêt de Dieu seul, de sa gloire, c'est le grand motif qui doit nous presser de soulager les âmes du Purgatoire. Quel moyen en effet plus propre à procurer Sa gloire, puisque leur délivrance les met dans le Ciel, où Dieu est parfaitement connu, aimé et glorifie. C'est donc contribuer de la manière la plus parfaite à Sa plus grande Gloire que de coopérer à la délivrance des âmes du Purgatoire, pour les faire entrer dans le Paradis.

Instruction

Que toutes les personnes zélées pour la gloire de Dieu, c'est-à-dire que tous les vrais Chrétiens fassent réflexion sur cette vérité ; et si une Sainte Thérèse et d'autres Saints ont protesté qu'ils auraient voulu souffrir tous les tourments imaginables pour un seul degré de la Gloire de Dieu, que ne doit-on pas faire, que ne doit-on pas souffrir pour la délivrance des âmes qui sont dans les flammes purifiantes ? puisque c'est la voie pour Lui en faire rendre des millions de degrés ; et cela non pour un moment, mais pour toute l'éternité.

Prière

Tout à Votre plus grande Gloire, ô mon Dieu, telle sera toujours ma devise, et puisque je suis convaincu que c'est travailler efficacement à procurer cette Gloire que de secourir les âmes du Purgatoire, je Vous demande, ô Dieu Miséricordieux, la grâce de m'intéresser toute ma vie à ces âmes, afin qu'elles Vous glorifient et qu'elles m'aident à Vous glorifier éternellement. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 07:33

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Dixième jour

La pensée du purgatoire doit nous inspirer plus de consolation que d'appréhension

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

 Après avoir médité les jours précédents sur l'état de souffrance et les diverses peines des âmes du purgatoire, pour nous former une juste idée de cette portion de l'Église de Jésus-Christ, méditons aujourd'hui les réflexions de Saint François de Sales, dont l'opinion était que de la pensée du Purgatoire nous pouvions tirer plus de consolation que d'appréhension. La plupart de ceux, disait-il, qui craignent tant le purgatoire, le font en vue de leur intérêt et de l'amour qu'ils ont pour eux-mêmes, plus que pour l'intérêt de Dieu. Il est vrai que les tourments en sont si grands, que les plus extrêmes douleurs de cette vie n'y peuvent être comparées; mais aussi les satisfactions intérieures y sont telles, qu'il n'y a point de prospérité ni de contentement sur la terre qui les puissent égaler, quoiqu'elles soient encore infiniment inférieures aux délices du paradis : car, autres sont les biens que Dieu donne pour la consolation des captifs, dit saint Augustin; autres ceux qu'il a réservés pour faire la félicité de ses enfants.

Les âmes dans le purgatoire sont dans une continuelle union avec Dieu. 2. Elles y sont parfaitement soumises à sa volonté, ou, pour mieux dire, leur volonté est tellement transformée en celle de Dieu, qu'elles ne peuvent vouloir que ce que Dieu veut, en sorte que, si le paradis leur était ouvert, elles se précipiteraient en enfer plutôt que de paraître devant Dieu avec les souillures qu'elles voient encore en elles. 3. Elles s'y purifient volontairement et amoureusement, parce que tel est le bon plaisir divin. 4. Elles veulent y être en la façon qu'il plaît à Dieu et pour autant de temps qu'il lui plaira. 5. Elles sont impeccables, et ne peuvent avoir le moindre mouvement d'impatience, ni commettre la moindre imperfection. 6. Elles aiment Dieu plus qu'elles-mêmes et que toutes choses, d'un amour accompli, pur et désintéressé. 7. Elles y sont consolées par les Anges. 8. Elles y sont assurées de leur Salut, dans une espérance qui ne peut être confondue dans son attente. 9. Leur amertume très grande est dans une paix très profonde. 10. Si c'est une espèce d'enfer quant à la douleur, c'est un paradis quant à la douceur que répand la Charité dans leur cœur ; charité plus forte que la mort et plus puissante que l'enfer. 11. Heureux état plus désirable que redoutable, puisque ces flammes sont flammes d'amour et de charité ! 12. Redoutables néanmoins, puisqu'elles retardent la fin de toute consommation, qui consiste à voir Dieu et à l'aimer, et, par cette vue et cet amour, le louer et le glorifier dans toute l'étendue de l'éternité.

Si cela est ainsi, me dit-on, pourquoi tant recommander les âmes du purgatoire ? C'est que, reprend Saint François de Sales, malgré ces avantages, l'état de ces âmes est fort douloureux, et vraiment digne de notre compassion ; et d'ailleurs c'est que la gloire qu'elles rendront à Dieu dans le Ciel est retardée. Ces deux motifs doivent nous engager à leur procurer une prompte délivrance par nos prières, nos jeûnes, nos aumônes et toutes sortes de bonnes œuvres, mais particulièrement par l'offrande du Sacrifice de la Sainte Messe. Ainsi, d'une part, lorsqu'on réfléchit sur les tourments divers, sur les intolérables supplices du purgatoire, on y découvre bien des rapports avec l'affreuse demeure des réprouvés ; souffrances, privation, éloignement de l'Être infiniment parfait, infiniment aimable, c'est-à-dire la peine du dam, n'en est-ce pas assez pour se tracer l'image trop sensible du plus grand des maux ? N'est-on pas forcé de reconnaître tous les caractères d'un enfer passager ? D'autre part, en considérant la manière paisible dont ces âmes saintes se sentent purifier de plus en plus par les souffrances; la sérénité inaltérable, l'inexprimable douceur de leur acquiescement à la volonté suprême, les bénédictions continuelles qu'elles donnent aux coups les plus rigoureux de la main adorable dont la pesanteur les accable : en remarquant surtout leur charité consommée, peut-on s'y méprendre et ne pas voir qu'il n'y a en ce lieu que des élus, des prédestinés, les vrais amis du bon Dieu, ses enfants, les héritiers de son royaume, et bientôt, si nous le voulons, les heureux possesseurs de son essence et de toute sa gloire ? Ne semble-t il pas même que déjà ces âmes goûtent le repos éternel, tant elles sont calmes au milieu des flammes expiatrices ? si elles ne contemplent pas encore face à face le Saint des Saints, du moins la visite, la société de Ses Anges, les consolations admirables qu'elles en reçoivent, enfin la certitude de leur future félicité, les animent, les soutiennent, les établissent dans une paix profonde. Cependant, quelqu'assurées qu'elles soient de plaire au Seigneur et d'en jouir à jamais, leur douleur actuelle est extrême; et ne perdons pas de vue que nous pouvons les secourir, les soulager, abréger le temps de leur prison, et même les en délivrer.

Ces vérités sont sanctionnées par l'Église dans la prière pour les âmes du purgatoire qu'elle a insérée dans le canon de la messe, après la consécration. Le prêtre dit : « Souvenez-Vous aussi, Seigneur, de vos serviteurs et de vos servantes N. N. qui, marqués du sceau de la Foi, ont fini leur vie mortelle, pour s'endormir du sommeil de paix. Nous Vous supplions, Seigneur, de leur accorder par Votre Miséricorde, à eux et à tous ceux qui reposent en Jésus-Christ, le lieu de rafraîchissement, de Lumière et de Paix, par le même Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il ». Remarquez ces expressions, tous ceux qui reposent en Jésus-Christ, n'est-ce pas indiquer une des prérogatives du paradis ? Mais en même temps elle demande pour ces âmes le lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix, parce que c'est aussi une espèce d'enfer pour ces âmes, à cause des ardeurs des expiations qu'elles souffrent, des ténèbres où elles sont et des agitations qu'elles éprouvent. Ainsi cette prière de l'Église nous démontre tout à la fois et l'état des âmes dans le purgatoire et le soin qu'à son exemple nous devons avoir de les recommander au Seigneur. Enfin l'exemple de notre Divin Sauveur nous aide à concevoir les vérités que nous avons méditées aujourd'hui. Non-seulement Il était assuré de Sa Gloire, mais Sa Très Sainte Ame en jouissait dès le premier moment de Sa bienheureuse création, et cependant cette jouissance dans sa suprême partie, a-t-elle empêché les peines inouïes de Sa Douloureuse Passion ? De même l'assurance d'aller un jour dans le Ciel donne aux âmes du Purgatoire des consolations indicibles, mais elle n'empêche pourtant pas qu'elles ne souffrent d'une manière inexplicable.

Instruction

La lecture de ce jour doit nous inspirer le désir d'acquérir les dispositions de ces saintes âmes, dans toutes nos tribulations, dans toutes les croix que le bon Dieu nous envoie pour expier nos péchés, pour nous donner occasion de faire notre Purgatoire en ce monde. En priant pour elles, demandons-leur de nous obtenir ces dispositions, afin que nous puissions expier entièrement nos fautes par une résignation parfaite à la Volonté Divine, même dans les circonstances les plus pénibles, et par la pratique de toutes les vertus.

Prière

O Dieu de bonté, qui n'avez pas permis que la mort me surprit dans mon péché, faites qu'en priant pour votre Eglise souffrante, j'apprenne à ne vivre et à ne souffrir que pour Vous : que toujours soumis à Votre Sainte Volonté, je repose aussi en Jésus Christ, dans toutes les tribulations de la vie, afin qu'entièrement purifié à l'heure de la mort, j'aille rejoindre les âmes que j'aurai aidé à délivrer des souffrances du Purgatoire. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

FlamesofMercy

 

Merci à mon frére en Christ F. Monvoisin pour sa source.

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