Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Marie a dit

        "Je ne vous promets pas d'être heureuse dans ce monde mais dans l'autre »

(à Sainte Bernadette, le 18 février 1858).

Texte Libre

dewplayer:c:user\SALIANA\Pictures\cloches_complet.mp3&

9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 07:33

438_001 (2)

Neuvième jour

Sur la durée des souffrances du purgatoire et l'oubli des vivants à l'égard des morts

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

 Qu'il est redoutable, ô mon Dieu, ce feu vengeur et surnaturel allumé dans le Purgatoire pour suppléer à la pénitence que n'ont pas faite les pécheurs convertis, et pour faire expier aux justes les péchés même les plus légers dont ils se sont rendus coupables ! Mais si, revenant sur les méditations précédentes, je jette un coup d'œil sur les regrets que fait éprouver aux âmes du Purgatoire l'abus des grâces sans nombre qu'elles ont reçues, et des moyens de sanctification qui leur ont été prodigués ; si on joint à ce tableau la vue des péchés qu'elles ont commis ou fait commettre ; si on y joint surtout, ô mon Dieu, ce ver rongeur, ce tourment de l'amour qu'elles ont pour vous, et qui leur fait désirer si ardemment de s'unir à Vous, sans pouvoir l'obtenir : quelles souffrances peuvent être comparées à celles d'une âme du Purgatoire ? Il n'en est pas sur la terre, nous disent les Saints Docteurs, et cependant on peut encore y ajouter la longueur du temps que durent ces peines, et l'oubli dont nous nous rendons coupables envers elles.

I. Combien de temps doivent durer les souffrances des âmes du Purgatoire ? C'est le secret de la Divinité. Vous seul, ô mon Dieu, pouvez connaître la juste proportion qu'il doit y avoir entre les dettes que nous avons contractées envers Vous et la ferveur que nous avons mise à les payer. L'enseignement de votre Eglise ne nous apprend rien sur cela ; mais sa conduite toujours sage, toujours dirigée par Vous, a de quoi nous effrayer. Dès les premiers siècles, elle voulait qu'on fit des prières, qu'on chantât des Psaumes, qu'on offrît le Saint Sacrifice de la Messe, le troisième, le neuvième, le quarantième jour; qu'on fit même l'anniversaire et qu'on le répétât plusieurs fois... O vous qui gémissez depuis longtemps dans un lit de douleur, dites-nous s'ils passent vite les moments de souffrance ; dites-nous combien elle paraît longue la nuit qui vous laisse en proie aux gémissements et aux larmes. Il n'est pas jusques au sommeil paisible qu'on voit goûter aux autres qui ne fasse sentir plus vivement la peine d'en être privé On compte les heures, on attend le jour avec impatience, et quand il est arrivé, que de nouveaux genres d'inquiétudes et de tourments semblent se donner rendez-vous autour du malade !... Mille soucis, mille préoccupations l'agitent, les jours lui paraissent des années, et les années des siècles Que sera-ce donc dans le purgatoire, ô mon Dieu ! Où les maux sont si cruels ! Que sera-ce d'y rester plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois, plusieurs années, et même plusieurs siècles ! Or, l'Église permet les anniversaires séculaires, et elle nous fait entendre par-là qu'il y a des pécheurs qui, en compensation des peines de l'enfer qu'ils ont méritées par leurs péchés, feront pénitence dans le Purgatoire pendant plusieurs siècles, et même jusques à la fin du monde. Justice infinie de mon Dieu, que vous êtes redoutable, et que nous sommes aveugles d'y penser si peu ! A quoi pensons-nous donc, et que peut-il y avoir qui soit plus digne de notre attention, qui demande de notre part plus de prévoyance ? Réveillez, Seigneur, toute mon attention sur ces vérités importantes et pratiques ; faites que je les médite pour moi, qui puis encore les mettre à profit, et pour les âmes du Purgatoire que je puis soulager, et que j'ai trop oubliées jusqu'à présent : oubli que je dois me reprocher, pour l'éviter à l'avenir.

II. Les âmes du Purgatoire savent, comme nous et mieux que nous, la facilité que nous avons de les soulager et d'abréger le temps de leurs souffrances ; elles voient de temps en temps des compagnes de leur malheur, qui sont délivrées par les prières des vivants, par le Saint Sacrifice de la Messe, par toutes sortes de bonnes œuvres. Quel redoublement de peines elles doivent éprouver en voyant qu'on les oublie ! Ecoutons le langage que leur prête l'Église dans ses offices : « Ayez pitié de nous, vous qui êtes nos amis, parce que la main redoutable du Tout-Puissant nous a frappés; vous nous avez donné tant de marques d'attachement, d'intérêt et de tendresse pendant la vie, ne vous resterait-il aucun sentiment de compassion après notre mort, dans le moment où nous en aurions plus besoin ?... Ayez pitié de nous, vous qui par vos conseils, vos exemples, vos négligences à veiller sur notre conduite, avez contribué à prolonger nos souffrances dans ce lieu d'expiation !... Ayez pitié de nous, vous qui partagiez nos plus douces jouissances, nos fêtes brillantes, nos repas somptueux, ces plaisirs frivoles, s'ils n'étaient pas criminels, dont nous expions ici les fausses et coupables délices !... Ayez pitié de nous, vous qui habitez nos maisons, qui possédez nos champs ! Pourriez-vous nous oublier, tandis qu'il vous est impossible d'ouvrir les yeux, de faire un pas, d'entretenir une conversation sans que notre nom et nos bienfaits se présentent à vous ?.... Ayez pitié de nous, vous qui avez hérité de notre fortune, et que nous avons spécialement chargés, par des legs et des fondations, de faire acquitter le saint sacrifice de la messe, et de distribuer des aumônes aux pauvres, pour obtenir le repos après lequel nous soupirons! comment ne rougissez-vous pas de nous oublier, de nous refuser une si petite portion des biens que nous vous avons laissés... Ayez pitié de nous, vous qui pleurez encore notre mort, qui nous érigiez des monuments couverts d'éloges fastueux ! Eh! que nous importent aujourd'hui ces vains arrangements de mots, ces monuments de marbre et d'airain ? Ni vos larmes, fruit de la sensibilité, ni vos pompes funèbres, inspirées par l'amour propre, ni vos éloges mensongers, ne peuvent nous être utiles et soulager nos maux : quelques prières ferventes, quelques larmes de pénitence, quelques aumônes versées dans le sein des pauvres, mais principalement le saint sacrifice de la messe que vous feriez offrir pour nous, voilà ce qu'il nous faut, voilà ce qui nous consolerait, voilà ce qui adoucirait nos douleurs, voilà ce qui abrégerait le temps de nos souffrances ». Ai-je pensé, ô mon Dieu ! Que les âmes qui m'adressent un langage si touchant sont celles de mes parents, de mes amis, de mes bienfaiteurs, de ce père et de cette mère qui m'étaient si chers ?.... Ai-je pensé que c'est tel N. ou tel N. morts depuis longtemps peut-être, dont j'habite la maison, dont je possède les biens, et envers lesquels j'use de prescriptions pour me délivrer des obligations qui m'ont été imposées ? Ai-je pensé que c'est l'âme de tel N. mort depuis peu, que j'aimais, que j'aime encore, qui cherche à remuer mon cœur, à réveiller ma foi, à invoquer ma générosité ? Pourrais-je négliger encore les sacrifices qu'ils me demandent ? Non, Seigneur, je ne serai pas insensible à ces tendres reproches....

Résolutions

Je Vous remercie, ô mon Dieu, de m'avoir rappelé des obligations qu'il est si facile de perdre de vue : cette Octave des morts a fait sur moi une vive impression. Pendant le reste de ce mois de Novembre, en m'instruisant de plus en plus sur la Charité envers les morts, je continuerai à offrir mes prières, mes communions, le Saint Sacrifice de la Messe auquel j'assisterai, les indulgences que je gagnerai, et généralement toutes les bonnes œuvres que je ferai, pour le soulagement des âmes du purgatoire. Tous les Lundis je prierai spécialement pour elles. Le premier Lundi de chaque mois surtout, je redoublerai de zèle et de ferveur pour obtenir leur délivrance. J'assisterai au Saint Sacrifice de la Messe à cette intention; je relirai une des méditations propres à me rappeler cet important devoir, et la résolution que je prends de le remplir avec plus de fidélité. J'y trouverai le double avantage que je me suis promis pendant cette Octave, celui de soulager mes frères, et celui de me préserver, du moins en partie, des souffrances que j'éprouverais dans ce séjour de douleur, si je n'avais pas fait une sévère pénitence de mes péchés.

Prière

Bénissez, ô mon Dieu, les saintes et salutaires dispositions que Vous m'inspirez. Et Vous, Vierge Sainte, Mère des affligés, obtenez-moi la grâce de les avoir sans cesse devant les yeux. Mon bon Ange gardien, donnez-moi de temps en temps quelques-uns de ces avertissements intérieurs qui sont si intimes, si touchants, si efficaces quand on s'y rend attentif. Mon Saint Patron, Saints et Saintes du paradis, veillez sur nous, priez pour nous, afin que nous profitions de vos leçons et de vos exemples. Ames souffrantes dans le Purgatoire, qui pouvez obtenir pour nous de nouvelles grâces et de nouvelles faveurs, quoique vos prières soient devenues sans mérite et sans force pour vous, priez pour nous au milieu de vos peines; nous travaillerons sans relâche à les abréger, et à vous ouvrir les portes du ciel où nous avons la confiance que vous nous restituerez au centuple tout ce que nous aurons fait pour vous. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

expo-Vichis-Roque-ex-voto-Carlos-et-Felipe

 

Merci à mon frére en Christ F. Monvoisin pour sa source.

 

Partager cet article
Repost0
8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 07:33

 

438_001 (2)

Huitième jour

Sur la peine qu'on endure dans le purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Le péché souille l'âme qui le commande, et le corps qui l'exécute. Il doit donc être puni dans l'âme et dans le corps, et c'est là, ô mon Dieu, ce qui s'accomplit par Votre Justice dans le Purgatoire. L'âme spirituelle souffrira, par un effet de Votre Puissance infinie, des peines sensibles, pour expier les fautes qu'elle aura commises dans les sens qui lui auront servi d'organes . « Celui dont les œuvres auront été imparfaites sera sauvé, dit le grand Apôtre; mais il sera sauvé comme par le feu ». Et les Pères de l'Église, interprétant ce passage, entendent par ce feu celui qui purifie les justes dans le Purgatoire, et nous enseignent que les tourments qu'on y endure surpassent tout ce qu'on peut souffrir de plus rigoureux ici-bas. Je vais, Seigneur, descendre par la Foi dans ces brasiers ardents, où mes amis et mes parents gémissent peut-être, afin de compatir aux souffrances de ceux qui les habitent, et de concevoir l'horreur que je dois avoir pour le péché qui vous a contraint de les créer.

 I. Le feu de ce monde, ô mon Dieu, a été allumé par Votre Miséricorde afin de servir à nos besoins, et cependant nous le regardons, avec raison, comme le plus rigoureux de tous les supplices. Quelle doit donc être la rigueur du feu allumé par Votre Justice, afin de punir nos offenses et de réparer l'injure faite à Votre grandeur infinie, par le péché ? Oui, ce feu surnaturel aura des qualités bien différentes de celui que nous voyons sur la terre. Ce sera un feu qui agira sous Votre Divine influence, et qui participera en quelque sorte de Votre Puissance, de Votre Justice, de Votre Sainteté. La violence de la douleur nous empêche quelquefois de la sentir dans toute son étendue, parce qu'elle nous fait perdre la connaissance ; un feu ardent se détruit bientôt lui-même, et il ne lui faut pas longtemps pour ôter à ceux qu'il consume le sentiment et la vie ; mais il n'en sera pas ainsi de celui du Purgatoire : ce feu participera de Votre Puissance, il ne se consumera point lui-même. Son activité est toujours égale, et le sentiment de la douleur qu'il produit ne s'affaiblit point en se prolongeant. Il participe encore de Votre Justice; il découvre dans l'âme jusqu'aux moindres souillures, et ne laisse rien sans châtiment; il punit dans la langue les paroles coupables qu'elle a prononcées, dans les yeux, tous les regards qui les ont profanés, dans les oreilles, tout ce qu'elles ont écouté de contraire à Votre Loi. Oh ! Combien l'âme, tourmentée par ce feu terrible, regrette de n'avoir pas réduit son corps en servitude par une mortification générale ! Comme elle se reproche d'avoir accordé à ses sens tout ce qui pouvait les satisfaire, au lieu de s'en servir pour pratiquer une pénitence par laquelle il lui était si aisé de se purifier ! Je n'attendrai pas, ô mon Dieu, d'éprouver moi-même un si redoutable châtiment, pour réparer les fautes que j'ai commises par toutes les portes de mon âme. Je me mortifierai dans mes paroles, dans toute ma conduite, je ne me servirai plus de mes sens que pour Votre Gloire et pour l'accomplissement de Votre Volonté. Soutenez-moi, Seigneur, car ma faiblesse est incapable de tout sans Votre Grâce. Je Vous offre, pour l'expiation de mes offenses, et pour le soulagement des âmes qui se purifient dans les flammes, ces légers sacrifices que je suis résolu de m'imposer.

II. Ce qu'il y a peut-être de plus terrible, ô mon Dieu, dans le feu du Purgatoire, c'est l'intelligence et le discernement que Vous lui donnez pour reprocher à l'âme les fautes qui l'ont éloignée de Vous. Ce feu vengeur de Votre Sainteté outragée distingue le nombre, les circonstances de toutes les infidélités qui ont été commises ; il rappelle à l'esprit toutes les pensées déréglées, au cœur toutes les affections coupables; il porte avec lui une lumière pénétrante qui montre à découvert tout ce qu'il y a d'affreux dans le péché, et en fait sentir toute la confusion. Alors, l'âme est déchirée tout à la fois par le désir ardent qui la porte à s'élancer vers Vous, et le sentiment de son indignité qui l'accable de honte. Elle ne regarde plus comme de petites choses ces fautes qu'elle excusait avec tant de facilité, et si elle voulait encore se justifier sur la légèreté de la matière, sur sa jeunesse, sur le peu de temps qu'elle a passé sur la terre, le feu vengeur lui répondrait : « Tu n'en as été que plus coupable en refusant à ton Dieu, pendant ce peu de jours, des sacrifices si légers, qui devaient te procurer le bonheur de Lui être uni pour l'éternité ». Du moins, Seigneur, si l'on pouvait se dire au milieu de ces terribles souffrances, ce que les Martyrs se disaient autrefois dans les supplices, ce que le chrétien infirme peut encore se dire aujourd'hui sur son lit de douleur : « Les peines que j'endure me rendent plus agréable aux yeux de Dieu ; je lui donne des témoignages de mon amour ; je deviens semblable à Jésus-Christ, et mes souffrances unies aux Siennes seront toutes récompensées par une gloire infinie ». Mais on ne peut plus tenir ce langage, quand on est entré dans le règne de Votre Justice. Les peines sont alors sans aucun mérite, parce qu'elles ne sont plus volontaires, et que Jésus-Christ ne souffre plus avec nous. Cependant, Seigneur, Votre Miséricorde Vous porte à désirer de trouver quelqu'un qui arrête Votre bras, en satisfaisant pour ces âmes que Vous ne frappez qu'à regret. Eh bien ! Me voici prêt à embrasser tous les moyens que votre bonté me présente pour les soulager : les bonnes œuvres, les prières, les Sacrements, les indulgences, les occasions de souffrir que Votre Providence me ménage, et toutes les privations que je pourrai m'imposer.

Prière

O Marie, Vous que l'Église appelle avec tant de raison la Consolatrice des affligés et le Salut des infirmes, venez au secours de ces âmes souffrantes, et daignez employer en leur faveur Votre puissante intercession. Saint Alphonse m'apprend que Votre Nom suffit pour leur procurer de la consolation lorsqu'il retentit dans le lieu de leurs douleurs, et que Vos prières sont comme une douce rosée qui descend dans les flammes pour en tempérer les ardeurs. J'invoquerai donc souvent Votre Nom, Auguste Marie, je ne me lasserai point d'implorer Votre bonté pour moi et pour ces âmes affligées, je mettrai entre Vos mains tout ce que je ferai pour leur soulagement. Mes péchés me rendent indigne d'obtenir les grâces que je sollicite, mais Vos Vertus et vos glorieux privilèges Vous donnent tout pouvoir auprès de Votre Fils, et je serai toujours exaucé en vous prenant pour mon appui. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

909_001

 

Merci à mon frére en Christ F. Monvoisin pour sa source.

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 07:33

438_001 (2)

Septième jour

Sur la peine que les âmes du purgatoire endurent par la vue des bienfaits de Dieu

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

 J'adore, ô mon Dieu, l'équité de Vos jugements, qui éclate dans Vos châtiments aussi bien que dans Vos récompenses. Vous ne laisserez aucune de nos œuvres sans la punir ou la couronner dans la vie future. Tous nos pas, toutes nos paroles seront comptés : un verre d'eau donné pour l'amour de Vous aura une gloire éternelle pour récompense, et toutes nos infidélités nous seront reprochées. Ce n'est pas seulement sur les péchés que nous avons commis que Vous exercerez Votre Jugement. Vous nous rappellerez le souvenir des grâces que Vous nous aurez accordées, et Vous nous demanderez compte des fruits qu'elles auront produits en nous. Les Saints conserveront dans le Ciel ce précieux souvenir, ils seront pénétrés d'un transport éternel d'amour et de reconnaissance, en considérant Vos Miséricordes. On conservera aussi dans le Purgatoire la mémoire de Vos bienfaits; mais cette vue, si douce pour les Bienheureux, ne sera qu'un sujet de regret et de douleur pour les âmes qui auront abusé de Vos Dons précieux. Je vais, ô mon Dieu ! Méditer devant vous l'étendue de cette souffrance, afin de me l'épargner à moi-même, et de soulager les âmes qui l'éprouvent en ce moment.

I. On méditera dans le Purgatoire, et l'on méditera sans distraction, sur les faveurs qu'on aura reçues de Dieu, et sur l'ingratitude avec laquelle on les aura méprisées. Toutes les grâces reviendront à la pensée ; on comprendra alors combien l'on s'est rendu coupable, en dédaignant les trésors de la Divine Bonté. Il me semble entendre, ô mon Dieu, la voix d'une âme qui fut autrefois l'objet de Votre Prédilection, et qui gémit sur l'abus des grâces intérieures qui lui ont été prodiguées. « Que sont devenus, s'écrie-t-elle dans sa douleur, ces temps heureux, où Dieu me parlait au cœur, comme un tendre père parle à l'enfant qu'il aime. Avec quelle bonté Il m'invitait à Lui donner mon amour, à m'occuper de Lui, à retrancher ce défaut, à lui faire ce sacrifice ! » J'entendais ces inspirations et je reconnaissais la voix de Sa Grâce; mais j'ai endurci mon cœur, et j'ai refusé de ré pondre à Ses desseins. A quoi ont servi tant de remords qui m'ont reproché mes fautes ? Tant de bons désirs, de saints attraits que l'Esprit Saint a formés en moi ? Je versais quelques larmes; je prenais des résolutions aux pieds du Seigneur, et je les oubliais presque aussitôt pour suivre mes penchants, sans être arrêté par la crainte de Lui déplaire. Combien de fois ne m'a-t-Il pas invité à me livrer au saint exercice de l'oraison, pour entendre ses leçons, lui exposer mes besoins, puiser dans le trésor de Ses Grâces ! Je me suis rendu tous ces secours inutiles, par mon peu de ferveur; je n'ai pas voulu répondre à l'Amour de mon Dieu, et maintenant je ne sens plus que le poids de Son indignation... » C'est ainsi que la connaissance des bienfaits de Dieu, qui doit faire notre bonheur dans le Ciel, devient dans le Purgatoire le tourment des âmes qui n'ont pas voulu y correspondre. Prévenons ce tourment en disant à Dieu du fond de notre cœur : « Dieu de bonté, qui exercez depuis si longtemps sur moi Votre Clémence, Vous me faites la grâce de reconnaître mon portrait dans ce tableau que Votre Lumière me découvre. Et moi aussi j'ai souvent endurci mon cœur contre la voix de Votre Grâce. Attendrai-je, pour réparer ce malheur, le temps où les remords seront sans fruit, et les satisfactions sans mérite. Non, mon Dieu, je veux m'appliquer dès ce moment, par mon repentir, ma reconnaissance et ma fidélité à Votre Grâce, à réparer l'abus que j'ai fait de Vos Dons. Pénétrez mon cœur du souvenir de Vos bienfaits et de mon ingratitude. Conservez-y toujours ce double sentiment, pour me servir d'aiguillon dans Votre service, et faites que je sois sans cesse occupé sur la terre à Vous témoigner ma reconnaissance, pour que je puisse encore chanter Vos Miséricordes dans l'éternité ».

II. On considérera dans le Purgatoire toutes les grâces qu'on aura reçues durant la vie ; grâces intérieures, qui n'auront été aperçues que par le cœur, ou plutôt, ô mon Dieu ! Qui n'auront été bien connues jusqu'alors que par Votre Miséricorde infinie; car qui peut savoir tout ce que Vous opérez dans une âme que Vous voulez attirer à Vous ? Grâces extérieures : c'est ce qui me reste à considérer en Votre présence, afin de mieux comprendre les regrets qu'on se prépare quand on ne profite pas de Vos Dons. Quelle longue suite de bienfaits se présente à ma pensée, Divin Jésus ! Lorsque je me représente les moyens que Vous avez établis pour nous appliquer les mérites de Votre Précieux Sang ! A peine m'aviez-Vous accordé le bienfait de l'existence que Vous m'avez rendu par le baptême l'enfant de Dieu et de l'Église, Votre frère, Votre membre, et le cohéritier de Votre Gloire; des parents chrétiens, des maîtres zélés ont dirigé mes pas dans la voie de Vos commandements. Vous m'avez donné dès ma jeunesse un confesseur charitable, dont les avis auraient dû opérer en moi les plus heureux effets ; Vous me prodiguiez des instructions qui auraient produit des fruits au centuple dans une terre moins ingrate ; la voix de Vos ministres, de saintes lectures, des exemples édifiants, des conseils salutaires me pressaient continuellement de Vous servir avec plus de fidélité, et j'ai résisté à toutes ces invitations. Combien de communions qui devaient enrichir mon âme des vertus renfermées dans Votre Cœur Adorable, et qui me sont devenues inutiles par mon peu de préparation et de recueillement ! Vous me conduisiez dans la retraite pour me faire entendre Votre voix avec plus de force; tantôt Vous me ménagiez des occasions de me recueillir, et Vous communiquiez à ceux que Vous m'aviez donnés pour guides des lumières plus pénétrantes sur mes besoins, un zèle ardent pour me retirer de ma langueur; et moi, je me dérobais à leur vigilance, afin de me perdre plus aisément; j'arrêtais Votre main bienfaisante, en persévérant dans ce défaut qui Vous fermait mon cœur. Où serais-je, ô mon Dieu, si Votre Bonté n'avait surpassé ma malice ; ces flammes dévorantes auraient-elles suffi pour me faire expier mon ingratitude, si Vous m'aviez retiré, comme je le méritais, les grâces qui m'ont retenu sur le bord de l'abîme éternel ? Ah ! comment ai-je pu Vous aimer si peu, Vous qui ne cessiez de me combler des marques de Votre Bonté et de Votre Miséricorde ? Comment ai-je pu, pour une légère satisfaction, pour ne pas m'imposer un peu de contrainte, un faible sacrifice, consentir à Vous déplaire et me mettre dans la nécessité de demeurer éloigné de Vous ! Tels sont, dans le Purgatoire, les regrets d'une âme juste qui n'a pas toujours été fidèle aux grâces dont Dieu l'a comblée. Mais il faudrait aimer comme elle pour concevoir la douleur que ces remords lui font éprouver.

Prière

Faites-moi sentir, Seigneur, autant que j'en suis capable, cet amour qui pénétrera nos cœurs, lorsque nous connaîtrons Vos perfections adorables dans la vie future, afin que je puisse aussi gémir, comme je le dois, sur les ingratitudes dont je me suis rendu coupable envers Vous. Il me sera doux de pleurer maintenant l'abus de Vos bienfaits et de l'expier en portant Votre Croix, parce que ma pénitence unie à la Vôtre me rendra plus agréable à Vos yeux, et plus digne de Vos récompenses. Aidez-moi donc à prévenir des regrets stériles, par un repentir efficace, et purifiez-moi entièrement dans ce monde par la mortification, par l'amour, par la reconnaissance, afin que je ne sois point séparé de Vous quand je sortirai de cet exil, et que les effets de Votre Miséricorde ne soient jamais le sujet de ma condamnation. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

089_001

 

Merci à mon frére en Christ F. Monvoisin pour sa source.

Partager cet article
Repost0
6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 07:33

Le Mois des Ames du Purgatoire

438_001 (2)

Sixième jour

Sur la peine qu'on ressent en purgatoire, par la vue des péchés qu'on a donné occasion de commettre

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

 C'est une satisfaction bien douce, aimable Jésus, pour les Saints, qui ont imité Votre zèle, de voir dans le Ciel des âmes qui leur sont redevables de la félicité qu'elles goûtent. Qu'il est consolant d'avoir travaillé à Vous gagner des cœurs, quand on sait combien Vous désirez d'allumer le feu de Votre Amour sur la terre ; mais qu'il est douloureux de penser qu'on a contribué à renverser Votre Empire, et à perdre les âmes qui ont coûté tout Votre Sang. Voilà Seigneur une des peines qui se font sentir dans le Purgatoire. Aidez-moi à la bien comprendre, et ne permettez pas que j'en fasse l'expérience dans ce lieu de douleur.

I. Une âme juste, qui Vous connaît et Vous aime, ô mon Dieu, comme on le fait dans la vie future, souffre un tourment bien rigoureux en voyant les iniquités qui la séparent de Vous. Elle souffre peut-être plus encore, en considérant les péchés qu'elle a fait commettre aux autres, parce que l'amour du prochain, se réunissant à l'amour qu'elle a pour Vous, augmente sa douleur, « O mon Dieu ! s'écrie-t-elle, si je n'avais offensé que Vous, je pourrais adoucir mes regrets en pensant que ces flammes me purifient de mes fautes; mais comment pourrais-je réparer le mal que j'ai fait à mes frères par mes mauvais exemples et mes conseils ? Je devais les porter au bien ; Vous m'aviez commandé de les aimer comme Vous nous avez aimés Vous-même; Vous, Seigneur, qui n'avez pas cru en faire trop, en descendant du Ciel et en donnant Votre Vie pour nous procurer le Salut. Mais au lieu de les sauver, j'ai travaillé à leur perte. C'est en marchant sur mes traces et en écoutant mes paroles, qu'ils se sont éloignés de Vous ». Mon Dieu ! dira cette personne chargée par état de veiller sur les âmes que la Providence avait confiées à sa garde : « Vous m'aviez donné des enfants, des serviteurs, des élèves. C'étaient là de précieux dépôts dont je n'ignorais pas que je devais un jour Vous rendre compte, et j'ai négligé d'en prendre soin. Mon peu de vigilance sur leur conduite, mon peu de zèle pour les instruire et les porter au bien, a été la cause de leurs chutes : j'ai laissé périr sans culture ces plantes que Vous aviez arrosées de Votre Précieux Sang. Si un grand prince m'avait confié l'éducation de ses enfants, je n'aurais rien négligé pour m'acquitter dignement d'un emploi si honorable. Vous êtes le Père de ceux dont Vous m'aviez promis de regarder comme fait à Vous-même tout ce que je ferais pour eux, et de récompenser mes efforts par une gloire éternelle. Que je suis coupable d'avoir si mal répondu aux vues de Votre Amour ! » Je plains, ô mon Dieu, le sort de ceux qui sont livrés à ces remords déchirants dans le Purgatoire; je Vous supplie d'exercer sur eux Votre Clémence, et de leur donner la paix et le repos. Mais ne pourrais-je pas m'adresser à moi-même de semblables reproches, et n'ai-je pas bien sujet de craindre les rigueurs de Votre Justice, si je ne profite pas des lumières que Votre Bonté me donne en ce moment ? Pardon, Seigneur, de tant de scandales et d'omissions dont je me suis rendu coupable ; aidez-moi à les expier par mon repentir, et à réparer le tort que j'ai fait à Votre Gloire, en m'appliquant avec zèle à procurer le salut de mon prochain.

II. Je n'ai pas encore compris, ô mon Dieu! tout ce qu'il y a de pénible dans les regrets d'une âme qui gémit en purgatoire, sur les péchés dont elle a été la cause. La vue des maux que ces fautes ont attirés sur ceux qui les ont commises, est encore pour elle un tourment bien digne d'exciter notre compassion. Pour qui cette âme a-t-elle été une occasion de scandale et de chute ? Pour des frères, des sœurs, des amis ou des parents chéris, qui sont peut-être avec elle dans ce séjour d'expiation. Elle voit leurs souffrances, elle entend leurs plaintes ; combien elle doit souffrir elle-même en songeant qu'elle est la cause de leurs douleurs ! Mais si le scandale avait été donné dans une matière importante, si l'âme, qui l'a reçu, avait été précipitée dans un abîme éternel ! O mon Dieu ! je m'arrête et je frémis à cette pensée déchirante ; il n'est pas possible de concevoir et d'exprimer tout ce qu'il y a d'amer dans ce reproche de la conscience : « J'ai perdu une âme, elle criera éternellement vengeance contre moi, dans l'enfer ». Il y a encore sur la terre des amis, des frères vivants que l'on a portés au mal; ils continuent de suivre les exemples de cette âme ; elle sait qu'ils offensent Dieu, qu'ils sont en danger de se perdre ; elle sent qu'elle est l'auteur de tous ces maux ; et elle ne peut plus les arrêter.

Prière

Ah ! Seigneur, je conçois maintenant que mes offenses ne sont pas les seules qui doivent exciter mes craintes, et qu'on ne saurait répandre trop de larmes, quand on a eu le malheur de porter les autres à pécher. Je l'ai eu ce malheur, et je le déplore en Votre Présence ; mais je vais commencer une vie nouvelle avec le secours de Votre Grâce. Je m'efforcerai par mes paroles et par mes exemples de porter mes frères à Vous servir ; je veillerai avec plus de soin sur les âmes que Votre Providence à confiées à ma sollicitude, et je Vous demanderai souvent pour elles et pour moi le pardon et les grâces dont nous avons besoin. Bénissez mes résolutions, Divin Jésus ; faites passer dans mon cœur, pour les rendre efficaces, une partie du zèle qui consume le Vôtre, et recevez, pour la délivrance des âmes que Votre Justice retient captives, toutes les œuvres de Charité que je pourrai embrasser. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

Untitled-23

 

Merci à mon frére en Christ F. Monvoisin pour sa source.

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 07:33

 

438_001 (2)

Cinquième jour

Sur la peine que les âmes du purgatoire endurent par la vue de leurs péchés

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

 Aimable Sauveur, qui avez bien voulu Vous charger des péchés du monde et tomber en Agonie sous ce poids terrible, faites-moi comprendre la douleur d'une âme qui n'a pas voulu se purifier ici-bas en unissant sa contrition à la Vôtre, et qui est obligée de pleurer ses fautes dans le séjour de l'expiation. Cette vue sera bien propre à me faire sentir la nécessité de satisfaire maintenant à Votre Justice, et de nourrir en moi l'esprit de componction et de mortification.

I. Quelle peine n'ai-je pas ressentie, ô mon Père ! Ô mon Dieu, dans certains moments où la lumière de Votre grâce me montrait plus à découvert les souillures de mon âme; où je pénétrais mieux la multitude et l'énormité de mes fautes; où je sentais combien il est amer d'avoir péché contre Vous ! Cependant je ne connaissais que bien faiblement toute la profondeur de mes plaies, et l'étendue de mes misères. Quelle sera donc, dans le Purgatoire, la douleur d'une âme qui, éclairée par la lumière de Votre Justice, se verra couverte de toutes les infidélités qu'elle aura commises, quand elle en pénétrera toutes les circonstances, et qu'elle en sentira toute l'amertume, sans pouvoir en détourner sa pensée un seul instant ? Au milieu d'une chaleur brûlante, un homme se trouve enveloppé d'un manteau dont la pesanteur l'accable, et il lui est impossible de s'en décharger. Si une multitude d'insectes sont renfermés dans ce manteau, s'ils dévorent, s'ils tourmentent sans relâche par leurs piqûres le malheureux qui en est revêtu, que de douleurs n'éprouvera-t-il pas ?... Si la honte se joint encore à ce supplice ; si le manteau est sale et déchiré, les lambeaux, les taches multipliées, qu'on aperçoit sur ce vêtement, ne peuvent que doubler sa peine; c'est en présence d'une compagnie respectable qu'il paraît dans un état aussi humiliant : n'est-ce pas là, Seigneur, une figure imparfaite de l'état d'une âme accablée, dans le Purgatoire, par la vue de ses péchés ?.... Oh ! qu'il est pesant ce manteau d'iniquités dont elle est chargée !.... Quelle confusion ne ressent-elle pas d'être aperçue par Vos divins regards et par toute la Cour Céleste sous ce vêtement d'ignominie ! Toutes ses fautes sont autant de vers rongeurs qui la déchirent et ne lui laissent point de repos. Que nous serions insensibles, ô mon Dieu, si nous ne cherchions pas à soulager les âmes placées dans une position si douloureuse ! Mais que nous sommes aveugles de songer si peu nous-mêmes aux moyens de satisfaire à Votre Justice. Nous nous empressons d'éviter tout ce qui déplaît à nos sens : les incommodités des saisons, une légère souffrance, quelques contradictions dans nos goûts, suffisent bien souvent pour exciter nos plaintes et nos murmures ; nous ne les endurons qu'avec peine ; nous mettons tout en œuvre pour nous les épargner. Et nous oublions que c'est Votre Miséricorde qui nous frappe en ce monde, pour nous éviter dans l'autre les coups de votre rigueur. Ranimez notre foi, Seigneur, daignez former en nous l'esprit de pénitence, et pénétrez bien nos cœurs de la douleur de nos fautes, afin que nous ne soyons pas accablés dans la vie future par ce redoutable fardeau.

II. Éclairez-moi de plus en plus, ô mon Dieu, et faites-moi connaître les sentiments d'une âme, à la vue des péchés qui la retiennent éloignée de Vous; afin que je compatisse à ses peines, et que je m'épargne à moi-même de semblables regrets. Je considère dans le Purgatoire un pécheur que Votre Miséricorde a longtemps supporté sur la terre, et qui s'est enfin repenti de ses iniquités. Vous lui avez remis la peine éternelle qui était due à ses crimes; Vous lui avez rendu Votre Amour; mais il a donné peu de temps à la pénitence; il ne l'a pas embrassée avec assez d'ardeur, et Votre Justice doit être satisfaite dans l'autre vie. Le voilà donc rendu à lui-même, séparé de tous les objets qui pouvaient partager ses pensées, et lui faire perdre le souvenir de ses honteux déréglements. Il repasse dans son esprit cette longue suite d'ingratitudes, par lesquelles il semblait chercher à lasser Votre patience : tant de préceptes violés, tant de remords étouffés, tant d'actions, de paroles, de pensées, de désirs coupables, qui doivent attirer sur lui le poids de Votre indignation C'est alors qu'il comprend l'étendue de cette Miséricorde que Vous aviez exercée à l'heureuse époque de sa conversion. Comme il se reproche de l'avoir si aisément perdue de vue, d'avoir cessé de gémir sur des fautes dont Votre bonté devait lui faire mieux comprendre la malice, de n'avoir pas fait une pénitence assez généreuse, pour répondre à Votre Amour et se purifier entièrement ! Je considère encore une âme juste, qui a eu le bonheur de conserver Votre grâce; mais qui a souvent contristé Votre Esprit Saint par de légères infidélités. Plus cette âme est pure, plus elle a d'amour pour Vous, ô Dieu infiniment Saint ! Plus aussi elle a horreur des moindres taches qu'elle aperçoit en elle, plus elle a de douleur de ne pas avoir eu soin de les éviter, ou de les faire disparaître, dans le temps où elle le pouvait si aisément. Elle se dit à elle-même avec amertume : « Si j'avais obéi à mon Dieu dans cette occasion où il m'en coûtait si peu, si je ne lui avais pas refusé ce sacrifice, cette parole, si j'avais gagné cette indulgence, je ne serais pas à présent séparée de Lui. Je ne me verrais pas couverte de ces taches honteuses qui lui déplaisent, et je goûterais avec les Saints les délices de Son Amour ». Regrets inutiles: les larmes ne purifient plus quand on a laissé passer le temps de la Miséricorde; il faut que cette âme affligée demeure chargée du poids de ses offenses, sans pouvoir les effacer par ses soupirs.

Prière

Mon Dieu, qui me donnez la grâce de prévoir ces châtiments, accordez-moi encore celle de les éviter par une fidélité sans borne et une pénitence sévère. La charité couvre la multitude des péchés ; je veux donc Vous aimer beaucoup, afin que vous puissiez me remettre beaucoup de fautes; marcher avec courage dans les voies de la mortification; conserver dans mon cœur la douleur de Vous avoir déplu, et recourir souvent à Votre Miséricorde, pour obtenir mon pardon et celui des âmes qui ne peuvent plus Vous fléchir. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

 

824_001

 

Merci à mon frére en Christ F. Monvoisin pour sa source.

 

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 07:33

 

438_001 (2)

Quatrième jour

Sur la peine que les âmes du purgatoire endurent, par la privation de la vue de Dieu

 

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

 Ce n'est pas assez pour moi, ô mon Dieu! d'avoir considéré en général les souffrances des âmes que votre justice retient dans le purgatoire. Je dois les approfondir, les méditer en particulier, afin de mieux comprendre la grandeur de leurs peines, et de pénétrer plus profondément mon âme des sentiments que la foi doit y exciter.

I. Je me transporte, ô mon Dieu, au moment où une âme sort de ce monde, pour paraître devant Votre redoutable Tribunal. Un grand spectacle, selon l'expression de Saint Ambroise, s'offre alors à ses regards : Vous Vous découvrez à elle avec toutes Vos perfections adorables; elle Vous voit dans la splendeur de Votre Gloire, de Votre Puissance, de Votre Beauté; elle est comme investie par l'éclat de Votre Majesté infinie, et ressent pour Vous un amour que nous ne pouvons ni comprendre, ni exprimer. Elle entend les Anges qui chantent Vos louanges, elle voit toute la Cour Céleste qui Vous adore, et met son bonheur à Vous posséder. Elle voudrait se réunir à ces esprits bienheureux, s'élancer dans Votre sein pour être à jamais unie à Vous, et voilà que Vous la repoussez par cette terrible parole: « Retire-toi de moi ». O mon Dieu ! Il faudrait connaître, comme cette âme, Vos amabilités infinies, l'amour qu'elle a pour Vous, le désir qu'elle ressent de Vous posséder, pour concevoir ce qu'elle souffre en entendant cette terrible sentence : « Retire-toi de moi ». Quelle serait la douleur d'un enfant éloigné d'un père tendrement chéri, si, au moment où il le revoit après une longue absence, au moment où il veut se précipiter dans ses bras, et se livrer à l'effusion de sa tendresse, ce père le repoussait avec indignation au lieu de recevoir ses embrassements ! faible image de la douleur d'une âme, qui reconnaît en Dieu son Père, son Créateur, son Rédempteur, son bienfaiteur, qui se précipite vers Lui, et se sent retenue par ces mots sévères : « Retire-toi de moi ». Toujours quelque chose qui nous fait dire avec saint Augustin : « Vous n'êtes pas mon Dieu ». Hélas, Seigneur, j'ai bien mérité de l'entendre cette redoutable condamnation : mes infidélités, mon peu d'ardeur pour me purifier de mes fautes, et m'unir à Vous dans cette vie, me rendent bien digne d'être séparé de Vous après ma mort. Mais je suis encore par Votre bonté dans le Règne de la Miséricorde, et je vais dès ce moment m'efforcer de réparer mes pertes, en Vous aimant de toutes mes forces, en Vous servant avec plus de générosité, et en faisant pénitence de tout ce qui a pu Vous déplaire en moi.

II. J'accompagne en esprit dans le purgatoire, ô mon Dieu, l'âme que Votre Justice y a précipitée. L'amour qu'elle a pour Vous a fait son tourment lorsque Vous l'avez repoussée ; c'est encore cet amour qui cause sa douleur la plus vive, tant qu'elle se voit éloignée de Vous. Nous l'éprouvons déjà dans ce monde : notre cœur est fait pour Vous et il n'y a que Vous qui puissiez le rendre heureux. Quels que soient les objets auxquels ce cœur s'attache, ils ne peuvent jamais nous satisfaire, et nous sentons toujours quelque chose qui nous fait dire avec Saint Augustin : « Vous n'êtes pas mon Dieu ». Mais, cette âme entrée dans la vie future le comprend bien autrement que nous ne pouvons le faire : le voile, qui vous cache à nos regards, ne subsiste plus pour elle ; les créatures ne viennent plus la distraire, et, dans la soif qui la dévore, elle voudrait avoir, non pas deux ailes, mais un million d'ailes pour s'élever jusqu'à vous. « O mon Dieu ! s'écrie-t-elle, c'est à présent que je sens que je suis faite pour Vous aimer, et que je ne puis trouver de repos qu'en Vous. Vous êtes le centre de toutes mes affections ; je Vous aime de tout mon cœur, et je brûle du désir d'être unie à Vous ». Mais comment recevez-vous, Seigneur, les vœux de cette pauvre âme qui soupire après vous avec tant d'ardeur ?.... « Ce n'est pas le moment, répondez-Vous, de me prouver que tu M'aimes, il fallait le dire et surtout le montrer lorsque tu étais sur la terre. Tu me disais bien au pied des autels: « Mon Dieu, je Vous aime de tout mon cœur »; mais tes paroles étaient bientôt démenties par ta conduite. Me montrais-tu ton amour, lorsque tu perdais si aisément de vue Ma présence; lorsque tu te livrais à la dissipation, à la vanité, à la sensualité; que tu méprisais Mes inspirations et Mes grâces. Tu n'as pas voulu répondre aux invitations de Ma tendresse, et maintenant Je serai sourd à tes désirs, jusqu'à ce que tu aies expié tes infidélités dans ce lieu de souffrances ». Quel tourment, Seigneur ! Vous connaître, Vous aimer, ne penser qu'à Vous, s'élancer continuellement vers Vous, se voir toujours repoussé, et savoir qu'on s'est attiré soi-même une punition si douloureuse, parce qu'on n'a pas voulu répondre à Votre Amour !

Prière

O Divin Jésus, exercez Votre Miséricorde infinie sur ces âmes affligées qui Vous désirent, et donnez-leur la paix et le bonheur qu'elles ne peuvent trouver que dans Votre sein; faites-moi aussi sentir les effets de votre bonté, et ne permettez pas que ces considérations me soient inutiles. Accordez-moi la grâce de Vous aimer avec ardeur; de le dire souvent avec un cœur sincère, de Vous le prouver encore plus par mes œuvres et mes sacrifices, afin que je puisse toujours demeurer uni à Vous, et n'être séparé de Vous ni ici-bas, ni dans l'éternité. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

 

803_001

 

Merci à mon frére en Christ F. Monvoisin pour sa source.

Partager cet article
Repost0
3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 07:33

 

 

438_001 (2)

Troisième jour

Sur la cause des souffrances qu'on endure en purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

 Après avoir médité, ô mon Dieu, sur la rigueur des souffrances qu'on éprouve dans le Purgatoire, il est important pour moi de méditer sur les causes qui ont attiré un si grand malheur sur les pauvres âmes qui y sont détenues : je trouverai dans cette méditation un nouveau motif de venir à leur secours et de me préserver moi-même d'une pénitence aussi sévère dans l'autre vie.

I. Qui sont ceux qui vont en purgatoire ? L'Eglise nous y montre d'abord des pécheurs infiniment coupables, qui ont passé leur vie dans le crime et le désordre; qui ont abusé de tous les dons de Dieu, résisté à toutes ses grâces, lutté contre tous les assauts que Votre Bonté infinie, ô mon Dieu ! livrait à leur cœur, pour les toucher; cependant, par l'effet d'une Miséricorde incompréhensible, à la prière d'une mère tendre, d'une épouse pleine de foi, d'un enfant paré de toutes les richesses de la grâce et de l'innocence, ce pécheur est rentré en lui-même au moment de la mort, ou sur le déclin de la vie; il a compris tout ce qu'il y avait de coupable dans son obstination dans le mal, il a compris tout ce qu'il y avait de déraisonnable et d'imprudent à paraître au tribunal de Jésus-Christ, couvert de crimes; il a fait une bonne confession; il s'est converti sincèrement, et il est mort dans ces heureuses dispositions. Mais est-il juste que ce pécheur soit admis tout de suite parmi les Saints ? Non, mon Dieu ! Vous devez à Votre Sainteté, à Votre Sagesse, à Votre Justice, de mettre une différence entre l'âme fidèle et ce pécheur si longtemps obstiné; il a mérité l'enfer mille fois et peut-être un million de fois, par les péchés mortels dont il s'est rendu coupable; sa vie n'a été qu'une longue suite d'iniquités; il n'a pas accompli le précepte de la pénitence sur la terre, il faut qu'il l'accomplisse après la mort; il faut que cette pénitence soit proportionnée au nombre et à l'énormité de ses crimes; il faut qu'elle soit une compensation ou du moins une commutation des peines de l'enfer; dès lors je ne dois plus m'étonner de la rigueur des peines qu'il endure et de la longueur du temps qu'il restera en purgatoire. Mais que cette pensée est effrayante pour moi, ô mon Dieu, qu'elle est propre à me toucher, à m'inspirer une salutaire compassion pour tant de personnes qui m'intéressent et qui ne se sont converties qu'au moment de la mort; je me réjouissais de leur conversion et j'avais de justes raisons de le faire; mais je ne pensais pas assez aux flammes purifiantes où elles gémissent et où elles gémiront encore longtemps.

II. Parmi les pécheurs qui sont dans le purgatoire, il en est qui sont moins coupables sans doute, mais dont la punition est cependant aussi sévère. C'étaient des âmes faibles et inconstantes dans le bien, dont la vie était une alternative continuelle de vices et de vertus, de conversions et de rechutes. Le temps de Pâques, du jubilé, d'une retraite, les trouvait disposés à tout faire pour vous, ô mon Dieu, à tout sacrifier pour remplir leurs devoirs; mais bientôt après la dissipation les entraînait, les passions les subjuguaient de nouveau, les habitudes reprenaient leurs cours, et l'iniquité devenait pour ainsi dire leur élément. Hélas ! Seigneur ! que de bonté Vous avez eue pour eux en les poursuivant ! que de patience vous avez exercée en les attendant ! quel malheur si vous les aviez appelés à Votre tribunal pendant qu'ils étaient loin de Vous ! Mais non, ô Dieu de Miséricorde ! Vous avez compati à leurs faiblesses, Vous avez eu égard aux bonnes œuvres qu'ils ont faites, aux bons exemples qu'ils ont donnés, au repentir qu'ils ont éprouvé et manifesté au déclin de la vie et surtout au moment de la mort; ils ont reçu tous les Sacrements dans de saintes dispositions, Vous leur avez pardonné; mais ils n'ont pas fait pénitence. Les bonnes œuvres qu'ils ont faites ont servi à obtenir leur conversion; mais la plupart n'en a retiré aucun mérite pour le Ciel, parce qu'elles n'ont pas été faites en état de grâce. C'est donc aussi dans le Purgatoire que ces pécheurs vont achever leur pénitence; n'eussent-ils commis qu'un seul péché mortel, qu'elle devrait être longue cette pénitence ! qu'elle devrait être sévère, puisqu'ils ont.mérité de la subir éternellement. C'est encore en tremblant, ô mon Dieu, que j'entends prononcer cet arrêt, parce que je crains d'y trouver ma propre condamnation : daignez avoir pitié de moi et des âmes coupables qui sont déjà entre les mains de votre justice.

III. Mais que vois-je, ô mon Dieu ! Parmi les âmes qui sont dans le Purgatoire, il en est qui Vous ont servi constamment avec fidélité; il en est qui n'ont jamais souillé par le péché mortel la robe d'innocence qu'elles avaient reçue au baptême, ou qui du moins n'ont jamais persévéré dans ce malheureux état; il en est qui se sont consacrés à vous par des vœux héroïques Oh ! C'est ici que ma foi est déconcertée, et que ma conscience est plus troublée ! J'ai besoin de me rappeler Votre Bonté infinie, ô mon Dieu, l'union étroite que Vous voulez contracter avec vos élus, l'invitation que Vous leur ferez de partager Votre Gloire, Vos perfections infinies, pour comprendre que Votre sévérité est toujours dictée par Votre Justice. J'ai besoin de me rappeler qu'il est impossible que rien de souillé et d'imparfait puisse entrer dans l'essence divine. Je considère donc de plus près la robe nuptiale dont ces âmes sont revêtues, et je la vois couverte d'une infinité de petites taches qui en ternissent l'éclat et la beauté; je comprends alors, ô mon Dieu, que ces taches n'ayant point été consumées par le Feu de la Charité, elles doivent l'être par les flammes du Purgatoire. Je comprends que si ces taches paraissent peu considérables à nos yeux, c'est que nous n'avons pas une assez haute idée de Votre Sainteté.... C'est le nombre de ces taches, Seigneur, qui provoque Votre sévérité, c'est l'abondance des lumières et des moyens de sanctification que Vous avez accordés à ces âmes, et dont elles n'ont pas profité, qui les rend plus coupables. Il n'est donc personne qui puisse espérer d'échapper à cette purification douloureuse qui nous est préparée dans le Purgatoire; personne qui ne doive craindre... Dans quelle classe de pécheurs dois-je me mettre, ô mon Dieu ! C'est à ma conscience à répondre.

 

Résolutions et prière

 

Puisque je puis encore me soustraire aux souffrances du purgatoire, ou du moins en diminuer la durée ou l'intensité, je vais m'appliquer, ô mon Dieu, à mener une vie plus mortifiée, plus humble et plus pénitente. Je vais nourrir dans mon cœur le feu de Votre Divin Amour et l'alimenter à chaque instant par des sacrifices; je vais m'appliquer à supporter avec plus de patience les contradictions, les maladies, les privations auxquelles je serai assujetti malgré moi; je vais m'imposer des pénitences volontaires, qui me fassent expier les satisfactions criminelles auxquelles je me serai abandonné; je vais multiplier le nombre de mes bonnes œuvres, pour apaiser votre justice et obtenir grâce pour les âmes du purgatoire et pour moi. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

 

507_001

 

Merci à mon frére en Christ F. Monvoisin pour sa source.

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 07:33

438_001 (2)

Deuxième jour

Fête des Défunts

 

Sur les souffrances du Purgatoire en général

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

 

Corps de l'oraison

 

Hier, ô mon Dieu! j'ai médité sur le bonheur du Ciel. Oh ! qu'il m'en coûte de quitter la contemplation de ce séjour de gloire, de consolation et de bonheur, dont le souvenir est si propre à nous encourager; mais je dois obéir à Votre Église qui veut que je m'occupe aujourd'hui des âmes souffrantes du Purgatoire. Je Vous bénis, ô Jésus ! Chef Adorable de l'Église, et Vous remercie d'avoir établi, entre les membres qui la composent dans le Ciel, dans le Purgatoire et sur la terre, ces liens de Charité que la mort ne saurait détruire. Nous nous réjouissons du bonheur de nos frères qui sont dans la gloire, ils Vous présentent nos vœux et nos prières, et demandent, pour nous et avec nous, les grâces dont nous avons besoin pour les imiter et pour obtenir la même récompense qu'eux. Vous voulez aussi que nous nous attendrissions sur le sort de ceux de nos frères qui n'ont point encore acquitté leurs dettes envers Votre redoutable justice, et que nous méditions sur la rigueur de leurs souffrances, pour nous exciter à les soulager et à éviter nous-mêmes de semblables malheurs. J'entre ô mon Sauveur ! dans les vues de Votre Miséricorde, et je viens d'abord méditer, en Votre adorable présence, sur la rigueur des souffrances qu'on endure dans le purgatoire.

I. Les souffrances qu'on endure en Purgatoire doivent être proportionnées à la grandeur de Dieu que le pécheur a offensé, à l'énormité et au nombre des péchés dont il s'est rendu coupable. Cette règle de justice est dans ma conscience, ô mon Dieu ! et c'est Vous-même qui l'y avez gravée pour me servir de guide et de juge Or, à ce titre, qu'elles doivent être redoutables les souffrances du Purgatoire, puisque Vous êtes infiniment grand, infiniment pariait, et que toute désobéissance envers Vous, ô Bonté suprême ! renferme un caractère de révolte, de désordre et d'ingratitude qui mérite un châtiment infini! Qui oserait dire, ô mon Dieu! qu'on n'est pas plus coupable, quand on outrage son roi, son bienfaiteur et son père, que lorsqu'on désobéit à un inférieur, à un étranger, à un inconnu dont les droits sont nuls ou incertains ? Mais n'êtes-vous pas, Seigneur, le plus grand de tous les rois, le plus généreux de tous les bienfaiteurs, le plus tendre de tous les pères ? Il n'est donc point de désobéissance, point de révolte, point d'outrage dont l'énormité puisse être comparée au crime dont le pécheur se rend coupable envers Votre infinie Majesté. Oui, il est infiniment coupable, et c'est pour cela sans doute que les peines de l'Enfer sont éternelles; car, si elles ne l'étaient pas, elles ne seraient pas proportionnées à l'injure que vous avez reçue Les peines du Purgatoire n'étant pas infinies dans leur durée, je dois craindre qu'elles ne soient infiniment plus rigoureuses dans leur intensité, même quand vous avez pardonné au pécheur, même quand Vous ne punissez en lui que des fautes légères. Mais ici je ne suis pas livré à de simples conjectures, j'ouvre les annales du monde, et je vois la femme de Loth changée en statue pour un simple regard de curiosité; je vois Moïse privé d'entrer dans la terre promise pour une faute d'impatience et de défiance; je vois David obligé de choisir entre trois fléaux terribles, en punition d'un mouvement de vanité; je vois Ananie et Saphire punis de mort pour un simple mensonge. Si vous punissez aussi sévèrement sous l'empire de la miséricorde, ô mon Sauveur ! que sera-ce donc quand nous n'aurons plus, à notre disposition, les mérites infinis de Votre Précieux Sang, quand nous serons dans cette prison, où il faudra payer jusqu'à la dernière obole?.... Dissipez, ô mon Dieu ! l'aveuglement dans lequel nous sommes plongés; faites-nous comprendre combien il est injuste et cruel envers lui-même, celui qui s'épargne dans cette vie, qui refuse de faire pénitence et s'expose à subir de pareils tourments

II. La raison éclairée par la foi suffit déjà pour m'inspirer des craintes; le langage des Prophètes, des Apôtres et des Docteurs de l'Église est-il propre à me rassurer sur la rigueur des souffrances qu'éprouvent les âmes du purgatoire ? Non, sans doute: tous m'annoncent qu'il faut faire pénitence dans les larmes, le jeûne, la cendre, le cilice. Le Saint Précurseur de Jésus-Christ et Jésus-Christ Lui-même, ont tenu le même langage; tous nous exhortent à faire des sacrifices d'expiation, de renoncement à nous-mêmes, de mortification des sens, sous peine de tomber entre les mains du Dieu vivant, selon la menace de l'Apôtre et de n'être sauvé qu'en passant par ce feu terrible et purifiant dont parle le même Apôtre, et qui doit distinguer, dans nos œuvres, celles qui ont été faites au nom de Jésus-Christ, ou celles qui n'ont été fondées que sur des motifs frivoles, que le vent dissipe comme la poussière ou que le feu consume comme la paille. J'interroge saint Cyprien, et il me dit: « Il vaut bien mieux expier ses péchés ici-bas, même par le martyre, que de remettre à le faire dans l'autre vie, dans cette prison terrible ou l'on paie à Dieu jusqu'aux plus petites fautes ». J'interroge saint Césaire d'Arles, et il me répond: « Que personne ne dise : Qu'importe le temps que je resterai dans le Purgatoire, pourvu que je parvienne à la gloire éternelle. Car, mes frères, le feu du Purgatoire sera plus insupportable que tous les tourments que l'on peut souffrir, ou même imaginer dans cette vie. Vous, qui trembleriez s'il vous fallait mettre un moment le bout du doigt sur des brasiers ardents, comment supporterez-vous celui du purgatoire pendant plusieurs jours, plusieurs mois, plusieurs années? » J'interroge saint Augustin, et il m'assure que les souffrances du purgatoire sont aussi cruelles qu'inouïes; il me dit que les tourments des Martyrs ne sont rien en comparaison de ceux du purgatoire. Saint Jérôme, saint Grégoire Pape, tous les Saints me tiennent le même langage. Saint Thomas, le théologien par excellence, l'oracle de son siècle et de tous les siècles; Saint Thomas ne craint pas de dire que les peines du purgatoire sont les mêmes que celles de l'enfer, et qu'elles n'en diffèrent que par la durée. Quelle serait donc, ô mon Dieu ! la disposition d'une âme qui aurait la possibilité d'échapper un instant à votre justice ? avec quel empressement elle viendrait faire pénitence dans cette vie ! Il n'est aucune austérité qu'elle ne fût disposée à embrasser, aucun sacrifice qu'elle ne fût prête à faire, pour se délivrer de la pénitence redoutable qui lui est imposée dans le Purgatoire. Comment après cela, ô mon Dieu! ne suis-je pas résolu à secourir ces pauvres âmes ? Me fussent-elles inconnues, un sentiment de commisération devrait me toucher; hélas ! je me pique d'avoir le cœur sensible et compatissant pour ceux qui souffrent; quelle compassion ne dois-je pas avoir pour des âmes aussi souffrantes ? Quand mes parents et mes amis sont plongés dans la tristesse et la douleur, mon intérêt redouble, et il n'est rien que je ne fasse pour leur procurer du soulagement; mais c'est souvent en vain que je m'agite et que je m'afflige; Votre Justice et quelquefois Votre Miséricorde ne veulent pas que nos vœux soient exaucés: Vous faites souffrir le corps pour sauver l'âme. Il n'en est pas ainsi des personnes qui souffrent dans le Purgatoire: je suis assuré de les secourir efficacement, et je veux le faire, ô mon Dieu ! par tous les moyens que Vous mettez à ma disposition, par la prière, par le Saint Sacrifice de la Messe, la Sainte Communion, l'aumône, le jeûne, les indulgences, etc. Je le ferai souvent, mais plus particulièrement pendant ce mois.

 Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises le 31 Octobre.

 

221_001

 

Merci à mon frére en Christ F. Monvoisin pour sa source.

Partager cet article
Repost0
1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 07:33

 

438_001 (2)

Premier jour

Jour de la Fête de Tous les Saints

 

Le bonheur du Ciel

 

Permettez, ô mon Dieu, que je m'élève aujourd'hui par la Foi au milieu des Esprits Bienheureux dont nous honorons la mémoire: Votre Bonté me destine à partager un jour la gloire des Saints; je dois donc considérer l'étendue de leur bonheur, afin de ranimer mon courage, et de les suivre avec ardeur dans le chemin qui les a conduits jusqu'à Vous. Qu'elle est immense, qu'elle est incompréhensible la récompense que Vous réservez à Vos élus! Si votre magnificence brille avec tant d'éclat dans les objets qui nous environnent, dans la vaste étendue des cieux, dans les rayons éblouissants du soleil, dans la douce clarté des astres pendant une nuit tranquille; quelle splendeur ne devez-Vous pas avoir déployée dans le séjour de vos récompenses, où nos iniquités ne mettront plus d'obstacles à Vos dons ? Non, Seigneur, tout ce que je vois, tout ce que j'admire autour de moi, n'est rien auprès de ce que j'espère, et de ce que les Saints, qui sont mes frères, possèdent déjà. Vous nous avez préparé, dans la Cité permanente, des biens qui surpassent infiniment tout ce que l'œil peut voir, tout ce que l'oreille peut entendre, tout ce que le cœur peut désirer (Cor. 2, 9). C'est Vous-même qui voulez être notre récompense; elle sera donc infinie dans son objet, éternelle dans sa durée.

I. La récompense des Saints sera infinie dans son objet. C'est quelque chose de bien grand, ô mon Dieu, que ce bonheur ineffable préparé dans le Ciel pour ceux qui Vous aiment ! La magnificence de ce beau séjour, la délivrance de tous les maux, la jouissance de tous les biens; la compagnie des Anges et des Saints, les charmes de leur conversation, la douce harmonie de leurs concerts, tout enfin se réunira pour inonder les élus d'un torrent de délices. Mais ce qui me touche infiniment davantage, ô Dieu de Bonté, ce que je ne puis me lasser de considérer dans le sentiment de ma reconnaissance, c'est que Vous y serez Vous-même notre récompense. Vous nous mettrez pour ainsi dire en possession de Vos perfections adorables: Vous nous ferez partager Votre Gloire, Votre Puissance, Votre Eternité. Il est vrai, Seigneur, Vous nous avez créés à Votre Image; mais cette image est maintenant bien imparfaite, bien dégradée, bien défigurée par le péché Au ciel, tout sera rétabli dans l'ordre, Vous retracerez de nouveau en nous Votre ressemblance, et c'est alors que s'accomplira la parole de l'Écriture: « J'ai dit: Vous êtes des dieux ». O Dieu éternel ! Dieu infini ! Se peut-il que vous vouliez être le partage de votre faible créature, vous unir, vous confondre en quelque sorte avec elle, afin de la rendre heureuse de votre propre bonheur! Mon âme soupire avec ardeur après le moment où elle verra se réaliser une si douce attente, et je me réjouis avec le Prophète dans l'espérance d'entrer un jour dans Votre Maison (Ps. 121). Alors je Vous louerai, je Vous adorerai; non plus, comme je l'ai fait souvent, avec un esprit dissipé et un cœur tiède, mais dans un transport éternel d'amour. Alors je Vous verrai; non plus, comme à présent, à travers les ombres de la Foi, mais à découvert, sans nuages, et dans toute la splendeur de Votre beauté. Alors surtout je Vous aimerai, je connaîtrai Vos amabilités infinies, l'excellence de Vos dons, la multitude de Vos bienfaits, et je publierai éternellement Vos Miséricordes dans l'assemblée des Saints.

II. Oui, la récompense des Saints sera éternelle dans sa durée. Dans le Ciel, ô mon Dieu, nous Vous posséderons réellement; ici-bas nous ne pouvons nous former une idée de la joie qui résulte de la douce assurance d'être unis à Vous pour toujours pour toujours ! Il n'y aura plus d'infidélités, plus de résistances à votre grâce; nous vous aimerons éternellement, sans partage, et vous régnerez à jamais en nous... Ah ! Seigneur ! Si les Saints ont éprouvé tant de consolations à s'entretenir avec Vous, lorsqu'ils étaient encore sur la terre; si un Saint Antoine, après avoir passé la nuit en prières, se plaignait au soleil de ce qu'il venait trop tôt interrompre une occupation si chère à son cœur; si j'ai goûté moi-même tant de douceurs, dans les moments où Votre Amour se faisait sentir à mon âme avec plus de force, que sera-ce lorsque nous vous posséderons et Vous contemplerons à découvert, dans l'éclat de Votre gloire, sans pouvoir jamais être séparés de Vous !.... Je méditerai souvent cette consolante pensée: « Dieu veut se donner à moi éternellement... » Puisque c'est pour toujours que Vous voulez être mon partage, c'est aussi pour toujours, sans interruption, sans inconstance, que je veux mettre mon bonheur à Vous servir et à Vous sacrifier tous mes penchants.

 

Prière

 

Mon Dieu, la mesure de l'amour que j'aurai pour Vous ici-bas, réglera l'étendue de mon bonheur et de mon amour dans la vie future. Faites-moi donc la grâce de Vous aimer sur la terre avec toute l'ardeur dont mon cœur peut être capable, et de commencer ce que je dois faire un jour avec les Bienheureux. Que je Vous loue, que je Vous connaisse, que je Vous aime comme les Saints; que je vive comme eux, que je meure comme eux, et que ma récompense soit de Vous posséder et de Vous bénir éternellement avec eux. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

 

807_001

Partager cet article
Repost0
20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 18:23

   
   
mission-VC.jpg


   
Définition.

-L'état de vie de la vierge consacrée.
-Le " sanctum propositum "
-Les conseils évangéliques exprimés dans le rituel.
-La portée du " sanctum propositum "
-Quel service d' Église comporte la consécration des vierges?
-Comment préciser les obligations concrètes de la vierge consacrée?
-Admission à la consécration des vierges.
-L'association des vierges consacrées est-elle souhaitable?

Définition

Le Code traite de l'ordre des vierges. En droit, c'est une heureuse nouveauté! Ce canon 604 reprend non seulement une forme ancienne de vie consacrée dont bien des Pères de l'Église ont traité, mais il supprime la défense faite en 1921 de consacrer désormais des femmes vivant dans le monde. De plus, il approuve et renforce ainsi la valeur du nouveau rituel promulgué en 1970. Ce rituel est à l'origine de ce canon.

Si ce texte est l'occasion d'un renouveau, d'un réveil de vie consacrée dans le monde, il pose cependant plusieurs questions qu'il faut étudier et déterminer plus clairement dans le droit propre, surtout diocésain. Nous traiterons ici de ces diverses questions.
rose jaune

" L' état de vie " de la vierge consacrée.

La virginité consacrée, en vertu du canon 604, constitue un état de vie consacrée. Elle n'est pas une de ces nouvelles formes de vie consacrée dont traite le canon 605. Elle est un renouveau souhaité et enfin réalisé. En effet, nombreuses sont les vierges consacrées aujourd'hui et cela un peu partout. Leur nombre ne va pas diminuer. Pris en charge par l' Église et reconnu par elle, il semble normal que ce genre de vie s'étende et forme à nouveau cet "ordo virgium", cet ordre des vierges qui fut célèbre dans l'Église et y retrouve sa place spéciale dans la célébration eucharistique, et par là dans la vie ecclésiale. (1)

Un ordre de personnes, groupe des personnes sans en faire une association. Les vierges ses consacrent à Dieu, à titre personnel, vivent seules ou en famille, leur vie n'est pas érémitique ou solitaire. Le Concile, en parlant sans insister de vie solitaire, ne songeait pas à elles (lg no43a; PC no.1b). Certes, elles peuvent s'associer, comme le prévoit le paragraphe 2 du canon, mais ne semble pas souhaitable, comme nous le verrons.

1..Voir à ce sujet. J. Beyer, Du Concile du Code de droit canonique, Paris, Tardy, 1985 p.127: voir p. 61-65

    null

Le " sanctum propositum "

Le rituel a repris comme forme d'engagement l'antique "sanctum propositum" dont il faut définir la nature et la portée. Dans la cérémonie de consécration, différents éléments du "sanctum propositum" sont expliqués. A partir de l'interrogation faite par l'évêque, il apparaît que cet engagement est perpétuel, qu'il s'agit d'une forme de vie stable et qu'el-le est au servie du Seigneur et de l'Église. Le Christ l'Époux dont la vierge devient l'épouse. (2)

De plus, cet engagement comporte l'imitation du Christ que l'on veut suivre selon l'Évangile; ainsi la vie des vierges consacrées apparaîtra comme un témoignage d'amour et le signe manifeste du Royaume à venir. (3) Cette vie à la suite du Christ est une consécration à Jésus-Christ, Fils du Dieu Très-Haut, que la vierge reconnaît comme son époux. (4)

Cette vie consacrée, à la suite du Christ, suppose une consécration qui s'entend en un triple sens; Dieu consacre, appelle et choisit celles qui suivent le Christ de plus près; les vierges qui répondent à cet appel se consacrent au Christ et par Lui au Père; l'Église ratifie cette consécration d'amour, qui est première, et la bénit liturgiquement. Cette bénédiction liturgique ne peut diminuer ou oublier l'importance de l'acte principal qui est acte de charité théologale, à vrai dire, la consécration de vie ne dépend pas de cette bénédiction, cette dernière n'en est pas la cause, mais la ratification.

La prière titanique fait comprendre encore mieux le sens de ce propos de virginité; ressembler toujours davantage au Christ, époux de l' Église, entretenir et augmenter l'amour de la virginité en Église, affermir chez les chrétiens l'espérance de la résurrection et du monde à venir, agrandir le nombre et accroître la générosité de ceux qui suivent les conseils évangéliques.

rose-jaune.jpg

 

Ces conseils sont-ils explicités dans la consécration des vierges?


L'oblation qu'elles font exprime le don de la chasteté. "Je professe devant nous et l'Église, ma décision irrévocable de vivre dans la chasteté et de suivre le Christ". D'ou l'on peu conclure qu'il y a profession ou déclaration publique devant l'évêque et l'Église qu' il représente, que pour être complète imitation du Christ, la chasteté perpétuelle est affimée, que ce propos n'est pas un vœu au sens strict du mot, mais une déclaration d'intention, faite en présence de Dieu et à la face de l'Église.

Pour comprendre mieux encore la portée de cet engagement, il faut tenir compte de la prière consécrateur dans laquelle la chasteté corporelle est exprimée, mais qui souligne davantage les valeurs spirituelles que suppose la virginité consacrée comme "vie angélique", appelée à se tenir en présence de Dieu comme les anges devant sa face, la traduction française a diminué le sens profond de l'expression latine qui parle d'une élévation à une vie semblable à celle des anges. Cette vie angélique a été mise en relief par la tradition chrétienne: elle a son fondement dans la parole du Christ, rapportée par saint Luc, ch, 2, v.36 (5)

Implorant le don de l'esprit et celui des vertus de prudence et simplicité, douceur et sagesse, gravité et délicatesse, réserve et liberté, la prière demande à Dieu que les vierges "brûlent de charité, n'aiment rien en dehors de lui, cherchent à lui rendre gloire dans un cœur purifié et un corps sanctifié, qu'il soit leur fierté, leur joie, leur consolation dans la peine, leur patience dans l'épreuve, leur richesse dans la pauvreté, leur nourriture dans le jeûne, leur médecine dans la maladie ". (6)
1. Voir première question, p.9 no.16
2..rituel de la consécration des Vierges, Paris p.3
3..Ibidem, deuxième question.
4.Ibidem, troisième question.
5.Ibidem, p.12
6.Ibidem p.13-14

  rose-jaune.jpg  
  
Les conseils évangéliques exprimés dans le rituel.

Le sens profond de la virginité consacrée ne se limite pas à la chasteté et à la continence, il a son sens profond dans l'amour de Dieu, qui est louange, vie de pauvreté, abandon à la volonté divine, amour de Dieu et service des hommes. Ce qui est d'ailleurs mentionné dans les notes préliminaires du rituel. Cet engagement comporte une vie de prière, de pénitence, le service des frères, un travail apostolique selon les charisme respectif, la célébration de la liturgie des heures leur est conseillée, surtout pour les laudes et les vêpres.(7)

L'homélie proposée par le rituel a son importance; elle souligne l'amour tout spécial des pauvres, demande de les secourir selon les moyens de chacune et affirme qu'ayant renoncé au mariage pour le Christ, elles ont une maternité spirituelle en accomplissant la volonté. Du Père et en contribuant par la charité à engendrer ou à rétablir la vie de la grâce chez d'innombrables hommes.

Les points contenus dans les préliminaires comme dans l'homélie feront l'objet de précisions qui seront données par un statut diocésain. Et se pose ici la question: la virginité consacrée comporte-t-elle le seul engagement à la chasteté et la continue parfaire? Il faut répondre négativement à cette question, plusieurs aspects de l'engagement pris fondent cette réponse. Les conseils de pauvreté et d'obéissance sont-ils inclus dans cet engagement? Oui, plusieurs aspects en soulignent la pauvreté, non seulement spirituelle mais matérielle. L'aide aux pauvres la suppose, la sobriété de vie conseillée ici porte à la pauvreté volontaire à l'exemple du Christ. Cela selon le charisme personnel de chaque consacrée.

On peut dire la même chose au sujet de l'obéissance. Obéissance à Dieu vécue dans la vocation, dans le service des hommes, l'apos-tolat, le dévouement à l'Église. Obéissance qui est dépendance de l'Évêque, mais ne prend pas les aspects d'une obéissance à un supérieur religieux. L'obéissance ici est celle de l'existence tout entière. (8)

L'engagement aux trois conseils a un fondement plus radical dans la charité qui suscite l'imitation du Christ, invite à le suivre de plus près. (9) On peut dire que la consécration des vierges exprime une vraie consécration par les trois conseils. On doit donc la recon-naître comme une forme de vie consacrée. Toutefois, ces aspects de la consécration auraient pu être mieux exprimés dans le rituel.

7..Ibidem p.4
8..Au sujet de cette obéissance de vie, voirJ. Beyer
Les instituts Séculiers, Parie 1954 pp 181-182;-191-196.
9..Cette relation des conseils à la chasteté a été exposée .

    rose-jaune.jpg 

 

La portée du " sanctum propotum "

Comme nous le disions, s'il y a déclaration d'intention en présence de Dieu, et de l'Église, on ne peut cependant pas y voir un vœu. Ce qui évite bien des doute, scrupules et angoisses que peut comporter l'observance des conseils évangéliques dans une vie personnelle moins soumise aux normes ou aux statuts communs à un groupe ou à un institut.

Cependant, une infidélité importante par rapport à cet engagement entraînerait une faute grave, si elle compromettait ou refusait la vocation divine à laquelle il répond; sans être sacrilège, ce péché serait grave, dès qu'est mis en question le don total fait à Dieu. Il faudra donc en toute sincérité évaluer la portée des négligences répétées dans la vie spirituelle; toutes les fautes comme la chasteté seront jugées selon les normes de la morale chrétienne. On ne peut cependant taire l'engagement pris envers Dieu en répondant à son appel et en décidant de le suivre en Église. La bénédiction de l'Église a consacré cette décision; la personne consacrée qui pécherait contre son engagement ferait donc un acte contraire à cette consécration, et en ce sens, un acte sacrilège.

    rose-jaune.jpg 

Quel service d'Église comporte la consécration des vierges?

Le canon 604 parle d'un servie ecclésial comme objet d'engagement de la vierge consacrée. Le service principal et premier est certainement la consécration personnelle faite à Dieu pour sa louange et le salut du monde.

Quand à une action apostolique concrète, il faut tout d'abord affirmer qu'une activité peut lui être proposée, demandée, mais non imposée. Celle-ci pourrait d'ailleurs nuite à sa présence en plein monde, et plus spécialement en famille.

Elle pourrait aussi diminuer la force de son témoignage et contre-dire plutôt qu'exprimer sa vocation personnelle. Celle-ci peut être contemplative en silence de solitude. D'ou il faut conclure qu'une norme diocésaine ne pourrait ni prévoir, ni imposer une activité apostolique, de type pastoral ou charitable.

    rose-jaune.jpg
Comment préciser les obligations concrètes de la vierge consacrée?

Le canon ne donne à ce sujet aucune précision. Heureusement !

Il appartient à la personne ainsi consacrée de les prévoir, de les définir. Elle peut les soumettre à l'approbation de son directeur spirituel. Certaines, comme nous l'avons dit, sont suggérées dans le rituel et ses notes préliminaires. Il y a certainement en plus du service d'Église, des activités possibles dans l'Église diocésaine ou à un niveau inter-diocésain et universel, une exhortation à une vie mortifiée, à une prière prolongée, aux jeûnes et abstinences, à des pénitences corporelles qui sont, selon l'antique tradition, un usage d'Église.

La louange divine, la liturgie des heures sera plus nettement déter-minée; officie divin complet ou certaines heures spéciales. Quant à la pauvreté, elle prévoira, en plus d'un renoncement intérieur total, une sobriété de vie, le partage et l'aumône. L'obéissance, comme nous l'avons vu, est abandon à la volonté divine, ouverture aux autres, et cette obéissance profonde à Dieu se réalise dans la prière et la contemplation. Si ces obligations sont à déterminer, il sera bon d'éviter toute contrainte, tout engagement autre que celui, plus général, pris dans la cérémonie de consécration ou de bénédiction.

    rose-jaune.jpg
Admission la consécration des vierges

L'admission à la consécration est réservée à l'Évêque diocésain, qui seul a le droit de la conférer. Toutefois, il ne peut tout faire par lui-même; il confiera à un prêtre expérimenté le soin d'admettre la postulante à ce qui doit être une préparation et une formation assez longue en vue de la consécration qui, de soi, est un engagement perpétuel. On peut donc prévoir un premier engagement, même tacite, du fait qu'on suit certains cours préparatoires ou qu'on s'en-gage à une formation spirituelle plus poussée qui pourrait être celle d'un Tiers- Ordre spécialisé.

Il faudra tenir compte des canons 597 ; 642 ; 645 ; ss1 et 3 L'état libre de la personne devra être constaté (cf.c.643. ss1 ; 1o2o et 5o) Le canon 652ss 4 prend ici toute son importance. Faut-il prévoir un engagement temporaire? Pas nécessairement. Il peut cependant être pris. En ce cas, il faut en expliciter la portée, la durée et, si nécessaire, la dispense.

Touts ces points peuvent faire l'objet d'un statut ou d'une programme diocésain. Il faut cependant remarquer qu'une personne qui veut vivre comme vierge consacrée de façon plus discrète pourrait le faire dans un Tiers-Ordre, sous la direction de son assistant ecclésiastique. La consécration liturgique n'est pas essentielle à cet état de vie. Elle seule cependant en fait un état de vie ecclésial, un ordre depersonnes. A ce propos, le texte du schéma de 1977, retouché, ouvrait des perspectives plus larges (10)

10..voir comm, 11 (1979) 331, c.39

    rose-jaune.jpg 

L'association de vierges consacrées est-elle souhaitable?

Le canon 604, ss2 prévoit la possibilité d'une association diocésaine des vierges consacrées. Association ne veut pas dire cohabitation, oeuvres communes supérieures ou responsables. S'il y a association, il y aura toujours une direction.

Elle peut être celle de l'Évêque, ou de son délégué, d'un prêtre nommé à cet effet. Vu le nombre croissant de vierges consacrées, la question se pose; on ne peut l'éliminer; l'association ne peut être ni un carcan ni une unité réglementaire! Il faut respecter la liberté de l'Esprit.

Si une vierge souhaite se consacrer à Dieu dans une vie plus réglementée, elle le fera dans un institut séculier ou dans un institut religieux, ou la profession à la même valeur de consécration à Dieu. On ne peut dire, comme cela s'est fait, que la consécration des vierges est supérieure à la profession en institut religieux ou à la consécration dans un institut séculier.

Ils faudra en tout cas éviter qu'une seule norme soit en vigueur dans le diocèse; cela pourrait empêcher plusieurs vocations sérieuses. Une probation initiale, si elle est prévue, restera souple et discrète.

Une formation continue peut être assurée par d'autres cours ou conférences, sans que celles-ci soient réservées aux vierges consacrées. Un contact personnel avec l'évêque diocésain est souhaitable; mais on évitera, par discrétion, des réunions obligatoires avec lui ou toutes seraient obligées d'assister.

Dans cette même perspective il faut souhaiter que l'évêque nomme plus d'un prêtre délégué; il sauvegardera ainsi la liberté de conscience, une direction plus discrète, un contact personnel plus ouvert et plus facile avec un prêtre compétent, qui peut être aussi un religieux ouvert aux dimensions de cet état de vie consacrée.

Le nombre croissant de vierges consacrées ne peut qu'augmenter la responsabilité de l'Église. Leur formation sérieuse assurera le sérieux de leur vie, la force de leur présence, et en certains cas la qualité de leur collaboration.

Si par discrétion une association supra-diocésaine était souhaitable, elle se fera approuver par le Saint-Siège, c'est-a-dire par la Congrégation compétente pour la vie consacrée. Pour une telle érection, cette association ne devrait pas être d'abord de droit diocésain, ni être nationale ni dépendre de la conférence épiscopale. Si elle réunissait des personnes de nations différentes, elle ne pourrait que s'adresser au Saint-Siège.(c 312)

Vu le genre de vie des vierges consacrées, il semble bien qu'il n'est pas souhaitable que soient formés des associations ou groupes qui les réunissent car il y aurait un danger certain d'être bientôt considérés comme instituts de vie consacrée.

 

Partager cet article
Repost0